4.8.3.Les consonnes occlusives : un point faible

Adlard et Hazan (1998) étudient les performances d’enfants ayant des troubles d’apprentissage de la lecture dans de nombreuses tâches de discrimination et d’identification de la parole. Parmi toutes ces épreuves, une nous a intéressée particulièrement : le test de discrimination de la consonne intervocalique dans une paire de pseudo-mots de forme VCV. Les consonnes d’une paire avaient le même mode d’articulation mais se différenciaient sur le lieu d’articulation ou sur le voisement. Les auteurs montrent que le groupe d’enfants avec des troubles d’apprentissage de la lecture fait significativement plus d’erreurs que les groupes contrôles sur les consonnes occlusives comparées aux fricatives, aux nasales et aux approximantes. Cette étude met en évidence la sensibilité particulière des enfants avec des troubles d’apprentissage de la lecture pour la discrimination des contrastes de voisement et de lieu d’articulation des occlusives. Les occlusives sont un point faible de ces enfants en difficultés du fait même de leur nature articulatoire et acoustique lors de l’apprentissage de la lecture. Une description de ces consonnes a été faite dans le Chapitre 1. Les occlusives correspondent à des sons complexes avec différentes phases, notamment des phases très rapides, comme par exemple les transitions formantiques ou le burst, qui vont être difficile à percevoir pour des enfants dyslexiques.