L’amplitude des OEAP et le fonctionnement du SEOCM

Nous avons montré une corrélation entre l’effet inhibiteur du SEOCM et l’amplitude des OEAPs pour l’oreille droite chez les normo-lecteurs. Les amplitudes des OEAPs sont d’autant plus grandes que le système efférent est inhibiteur c’est-à-dire fonctionnel. Les dyslexiques ne montrent pas de corrélations. Contrairement à l’étude de Khalfa, Micheyl et al. (1998), nous montrons une dépendance entre ces deux mesures chez le normo-lecteur. Les auteurs suggèrent que l’effet de suppression n’est pas corrélé à l’amplitude des OEAPs ni en présence ni en absence de stimulation controlatérale. Nos résultats chez les témoins remettent en cause cette indépendance des fonctions auditives. Il semblerait que dans l’oreille droite, les mécanismes actifs cochléaires soient liés au fonctionnement du système efférent qui innerve les CCE. Le SEOCM joue un rôle de régulateur de l’électromotilité des CCE, par conséquent l’amplitude des OEAPs devrait dépendre de la force de ce contrôle par le système efférent. Cependant, cette dépendance n’apparait pas chez nos dyslexiques, nous suggérons que cela pourrait rendre compte d’un dysfonctionnement auditif des mécanismes inhibiteurs du SEOCM de l’oreille droite. Khalfa, Bruneau et al. (2001) montraient également cette indépendance entre l’amplitude des OEAPs et de la suppression controlatérale chez des témoins et des patients autistes.

Ces premiers résultats sur l’évaluation du fonctionnement des voies auditives descendantes sont primordiaux puisqu’ils nous ont permis de distinguer deux sous-groupes de dyslexiques qui présentent des différences de fonctionnement du système efférent. Nous allons maintenant étudier ces sous-groupes en analysant leurs données psychométriques et leurs performances dans la tâche d’identification auditive des pseudo-mots (Expériences 1 et 2).