5.4.2.1.Le niveau sous-cortical

Des anomalies temporelles au niveau des potentiels évoqués auditifs du tronc cérébral indiquent un dysfonctionnement sous-cortical qui peut affecter aussi bien les voies afférentes que les voies efférentes (Skoff, Mersky, & Turner, 1980). Les avis divergent quant à l’intégrité de la synchronisation neuronale chez les dyslexiques. L’étude de King, Warrier, Hayes et Kraus (2002) présente des anomalies de synchronisation cérébrale alors que l’étude de Hari, Sääskilahti, Helenius et Uutela (1999) montre que les dyslexiques n’ont pas de trouble au niveau de la synchronisation neuronale ce qui ne peut donc pas expliquer leur problème dans le traitement de segments de sons rapides. Cependant, un entraînement a permis d’améliorer la synchronisation neuronale (Hayes, Warrier, Nicol, Zecker, & Kraus, 2003 ; Russo, Nicol, Zecker, Hayes, & Kraus, 2005). Muchnick et al. (2004) suggèrent que les traitements auditifs au niveau périphérique et sous-cortical contribuent aux difficultés d’apprentissage du langage chez des enfants ayant des troubles des traitements auditifs ou APD (Auditory Processing Disorder). Une sensibilité fine au voisement nécessite un codage phonologique optimal de la durée du DEV. Le DEV est un segment temporel de la parole qui implique des processus de synchronisation. Wible, Nicol et Kraus (2005) observent des enfants avec une temporalité du tronc cérébral dégradée qui présentent une meilleure réponse corticale de dégradation dans le bruit. Banai, Nicol, Zecker et Kraus (2005) suggèrent que cela peut être le résultat de feedback cortical anormal.

Nous penchons en faveur d’une synchronisation neuronale anormale chez les dyslexiques, au vue de nos résultats. Cette mauvaise synchronisation expliquerait l’effet de position observé en attaque de mot.