5.4.2.2.Le niveau cortical

Wible et al. (2005) montrent une forte corrélation entre les traitements auditifs sous-corticaux et corticaux chez des enfants normo-lecteurs. La synchronisation des mécanismes qui encodent l’information acoustique rapide au niveau du tronc cérébral contribue lorsqu’elle est augmentée à un traitement plus robuste au niveau cortical. Dans le cas d’un traitement anormal des éléments acoustiques de la parole, les capacités développementales du langage sont perturbées. Des troubles à un niveau neurophysiologique entraînera donc une mauvaise perception de la parole et par conséquent, des troubles d’apprentissage du langage. Galaburda (1993) montrait des anomalies anatomiques au niveau thalamique et cortical chez des sujets ayant des troubles d’apprentissage. Démonet, Thierry et Cardebat (2005) mettent en évidence une activation cérébrale anormale au niveau du cortex auditif chez les dyslexiques : une diminution d’activation du cortex temporo-pariétale gauche. Cette diminution est associée à une augmentation de l’activité temporo-pariétale spécifique pendant la lecture (Simos, Breier, Fletcher, Bergman, & Papanicolaou, 2000  ; Simos et al., 2000). De plus, une altération du pattern d’asymétrie de la M100 a été observée (Devlin et al., 2003 ; Edgar et al., 2006  ; Schönwiesner, Krumbholz, Rübsamen, Fink, & von Cramon, 2007). Brunswick et Rippon (1994) démontrent que la latéralisation cérébrale est différente chez les dyslexiques.

L’amélioration de la lecture suite à un entraînement était associé à une augmentation de l’implication de l’hémisphère gauche correspondant à une normalisation de la sous-activation des régions de l’hémisphère gauche (Kujala & Näätänen, 2001 ; Shaywitz et al., 2004 ; Simos et al., 2002 ; Temple et al., 2000). Veuillet et al. (2007) montrent un effet bénéfique d’un entraînement audio-visuel sur les déficits auditifs des dyslexiques. L’entraînement audio-visuel a également une influence sur la latéralisation fonctionnelle du système efférent. Notons que les déficits auditifs ne sont pas nécessaires ni suffisants pour observer des difficultés d’apprentissage de la lecture (Bailey & Snowling, 2002).