5.5.Conclusion

Nous pouvons nous demander pourquoi les DLOG présentent un pattern d’asymétrie cérébrale inverse et pourquoi les DLOD présentent un pattern d’asymétrie semblable aux témoins, mais plus marqué. Nous pouvons émettre l’hypothèse selon laquelle les processus de compensation mis en place lors de l’apprentissage de la lecture par les dyslexiques suivent deux voies anatomiques différentes reflétant un phénomène de plasticité cérébrale chez les adultes dyslexiques. Une activation compensatoire et un développement de la dominance de l’hémisphère droit apparaîtraient chez les dyslexiques pour le traitement des consonnes de la parole, ce qui soutient le lien entre la sensibilité au voisement et l’avantage du SEOCM de l’oreille gauche. Il a d’ailleurs été décrit une latéralisation cérébrale anormale chez les dyslexiques (Stein, 1994). Des études plus approfondies sur les remaniements cérébraux suite à des méthodes de rééducation seraient à envisager pour en savoir davantage sur ces différences anatomo-fonctionnelles entre les sous-groupes de dyslexiques (établis sur la base du fonctionnement du SEOCM).

Nous avons observé une variabilité interindividuelle dans le groupe des dyslexiques, plus faible chez les témoins comme l’avait observé précédemment Veuillet et al. (1991). Cette variabilité pourrait être due à un fonctionnement interindividuel différent du système efférent (Maison, Micheyl, & Collet, 1997). Veuillet et al. (2007) ont décrit deux enfants dyslexiques (parmi les 24 testés) qui montraient un SEOCM latéralisé à droite ce qui rejoint nos résultats pour le groupe DLOD. Les méthodes d’entraînement doivent donc prendre en compte ces différents types fonctionnement des voies auditives chez les dyslexiques et cette hétérogénéité entre les enfants dyslexiques afin de cibler les points essentiels à rééduquer.