Un besoin de faire dépôt ou inscription

Comment expliquer que, paradoxalement, ces sujets ont une sensibilité ou une dépendance à l’égard de ce qui fait trace extérieure ou qui fait trace chez autrui, alors qu’en même temps ils ont un défaut de représentation ou de ce qui pourrait faire trace interne ?

Je propose de l’envisager de la façon suivante :

Du fait de leur « carence à représenter », ils utilisent autrui pour tenter de se donner un moyen de le faire. R. Roussillon (1999b, p.103) parle d’un « défaut de représentation et de représentativité », ou de réaction contre le vide qui « porte le trace du manque à representer » dans la pathologie narcissique-identitaire. L’autre, qui est sensible aux images, leur permet de se faire une image d’eux-mêmes. Le SEU déposerait de cette manière en autrui l’image qu’il n’arrive pas à se faire de lui-même. Dans cette dynamique il utilise l’autre afin de refléter quelque chose de lui-même. Son propre processus à se représenter consiste à dépendre de l’autre et de l’espace extérieur pour se sentir exister grâce à la trace qu’il y laisse.

L’identificationprojective dans sa forme constructive et dans sa forme pathologique est un processus identificatoire et sous entend déjà la capacité du sujet à repérer un espace chez autrui. En revanche, d’autres mécanismes plus archaïques qui seront évoqués plus loin, où le sujet dépose en l’autre sans que celui-ci repère ou ressente immédiatement la déposition, peuvent être envisagés.