Qu’est ce qu’une image ?

Afin de développer la proposition de notion «contenance imageante » il est nécessaire de développer la notion d’image en lien avec l’étude présente sur l’image photographique. Les termes d’ « image », de « figuration », de « représentation », sont de l’ordre de symbole mais aussi de l’ordre du signe.

Les travaux cités par de M. Joly (1993, 1994) nous aide à confirmer de quoi nous parlons lorsque nous nous référons à l’image.

Le terme d’image est utilisé avec des significations multiples, sans lien évident. Il sera difficile de donner une définition simple recouvrant les divers emplois de ce terme. En effet que peut–on trouver de commun entre un dessin d’enfant, un film, une peinture impressionniste, des affiches, des tags ou des graffitis, une image mentale, une image de marque, etc. ? Malgré la diversité des significations véhiculées par ce mot, nous le comprenons – ce qui est presque étonnant. Nous comprenons qu’il indique quelque chose qui ne renvoie pas toujours au visible. Cependant, ce à quoi il renvoie emprunte certains traits au visuel et, en tout état de cause, dépend de la production du sujet. Qu’elle soit imaginaire ou concrète, l’image passe par quelqu’un qui la produit ou qui la reconnaît. L’image est un objet second.

D’où viennent les images et sont-elles nécessairement proposées par la culture ? En contradiction avec cette idée, Platon, dans une des plus anciennes définitions de l’image, nous parle du rôle de la nature. Il se réfère aux ombres d’abord et ensuite aux reflets que l’on voit dans l’eau ou à la surface des corps opaques, polis et brillants et aux autres représentations de ce type. Image, donc, du genre de celles qu’on perçoit dans le miroir et d’autres qui mettent en œuvre le même processus de représentation ; nous constatons que l’image serait déjà un objet second par rapport à un premier objet qu’elle représenterait en fonction d’un contexte particulier.

Une définition théorique approfondie sur l’utilisation du mot « image » n’est pas possible dans le cadre de cette étude. Il importe cependant de tenter de cerner le noyau commun de son utilisation et d’essayer de comprendre comment notre compréhension de l’image est teintée par un ensemble de significations attachées à ce terme.

Le sens commun atténue et nuance les simplifications. Si l’on se souvient que le texte de la Genèse dit que « Dieu créa l’homme à son image » le terme d’image est ici fondateur et n’évoque plus une représentation visuelle mais une ressemblance. Pour la culture judéo-chrétienne, l’homme est l’image d’une perfection absolue. Depuis le temps des origines (ou du jardin d’Eden), nous avons appris que nous sommes nous-mêmes des images, c'est-à-dire des êtres, pleinement inscrits dans une dimension corporelle, qui tendent vers la ressemblance au Beau, au Bien et au Sacré.