1.2.1. Du cadre au lien d’accompagnement

La question du cadre est également fortement interrogée dans les échanges entre les personnes prises en charge et les professionnels de cette clinique. Ces échanges entrent dans le domaine du cadre ou de l’accompagnement, ou plutôt du « lien d’accompagnement » en référence à la position développée par P. Fustier (2000). Ces pratiques, dites d’accompagnement, s’opèrent à partir d’une proximité relationnelle, dans des lieux de vie des personnes prises en charge. Ces pratiques d’accompagnement différent de celles qui s’opèrent en milieu clos, d’avantage régies par un espace/temps stabilisé. Le lien d’accompagnement relève d’une posture ambiguë, posture qui doit pourtant être maintenue, car elle permet « l’accompagné » de penser la double question « qui est l’autre pour moi ? » et « qui suis-je pour lui » ? Dans cette clinique liée à l’errance, le lieu concret, tout comme le cadre professionnel sont moins repérables et stables, que ce soit pour les SEU ou les professionnels. Quels sont les effets de ce « flou » qui concerne le lieu et le cadre sur ce qui est déposé et le lien d’accompagnement ? Comment ce qui est déposé sur le lien d’accompagnement, affecte-il ce lien ? On peut également se demander si le dépôt serait plus envahissant parce que le lieu est moins matérialisé.