Dans le cadre de ma pratique professionnelle je tentais déjà dans l’accueil et dans l’écoute d’offrir une contenance par l’effet du miroir relationnel. Cependant, un travail de terrain, souvent confronté au réel, a besoin de se recharger, se déplacer, et de se relancer grâce à l’imaginaire. L’imaginaire est ce qui lie et crée des liens associatifs, et il semblerait que pour beaucoup de sujets en errance, il soit défaillant. La photo pourrait leur fournir à la fois déplacement et contenance parce qu’elle offre un regard12 sur leur situation, mais aussi un regard vu du lieu d'un autre. Cela peut contribuer à leur inscription, à leur reconnaissance et leur fixation, et au sens large, à leur sentiment d’appartenance et d’identité.
Deux institutions de prise en charge des SEU ont fourni un terrain d’observation et de démonstration pratique. Ces deux dispositifs, avec des objectifs et des fonctionnements différents, avaient en commun d’avoir photographié des SEU et « utilisé » leurs images à des fins diverses.
"Regard" peut comporter le sens visuel mais ici il doit être pris dans le sens qui concerne la considération pour autrui.