1.4.4. Une dimension ludique

Un travail de dédramatisation est possible dans la mesure où il existe un contenant. A la suite de René Kaës (1979c, 1983, 1985,), D. Anzieu (1993) distingue le contenant - comme « réceptacle actif (…) qui assimile le contenu, l'investit libidinalement, le restitue sous forme élaborée, par exemple en le nommant, le mimant, l'expliquant, le dédramatisant, le racontant» (p.27).

Dans le travail au quotidien, il faut arriver à s'identifier un minimum avec les personnes que nous aidons pour les investir. Investir la dimension ludique est en effet une manière de déplacer parfois le côté dramatique. Il nous est parfois difficile d'imaginer que ces adultes ont été des enfants. Autrefois, ils ont joué dans la cours de récréation, occupé les bancs d'une école, eu des bulletins scolaires. Après des années dans la rue ou un séjour en psychiatrie ou en prison, que reste-t-il de ces années là ? Quelles traces conservent-ils d'un ailleurs moins «marginal» ?