2. Zahiri : un besoin de nous utiliser comme un jouet au bout du fil (téléphonique)
Cette présentation de situation clinique comporte un entretien téléphonique avec Zahiri suivi d’une élaboration après-coup. Cet entretien réalisé dans le cadre de la Veille Sociale Téléphonique concernant sa demande d’un hébergement d’urgence, a été enregistré et retranscrit.
L’entretien téléphonique, à l’image de « l’urgence » dans laquelle se situe mon intervention, est entrecoupé par d’autres appels téléphoniques et par d’autres situations à gérer. Sans perdre de vue mon positionnement et les objectifs professionnels dans lesquels je me situe, j’essaie d’accorder une qualité d’écoute. Tâches qui ne sont pas toujours faciles à concilier. Cette situation, comme souvent avec les SEU, évoque un mouvement en spirale avec des démarches qui échouent. Cette façon de faire bouger les choses sans que cela ne mène nulle part peut être pensé comme une figure de la négativité.
L’entretien avec Zahiri
C’est moi qui reçois au téléphone Zahiri. Je lui dis qu'il n'y a pas de place dans un foyer. J’indique mes interventions en italiques.
-
Il n'y a pas de place disponible à l'Etape (le nom d’un foyer).
- Je crois que toute la journée, chaque jour il y a des places dans un foyer parce que chaque jour ils partent 2 ou 3 ou 4. Ça veut dire que chaque jour ils partent 3 ou 4 ou 5 du foyer. Ca veut dire ils laissent une place.
- Oui mais Monsieur, le problème c'est que toutes les places dans les foyers ne sont pas pour le 115. Il y a des personnes qui viennent de la part des assistantes sociales. Il y a des personnes qui viennent qui sont envoyées par d'autres centres aussi. Il n'y a pas que par le biais de ce numéro que vous venez de composer. Nous, on a juste un petit pourcentage qui est réservé pour nous.
- D'accord
- Et des autres…
- Je peux faire quoi, moi ?
- Ben, écoutez… Je crois que vous avez déjà téléphoné à ma collègue.
- Oui
- Pour le moment, il n'y a rien de disponible.
- Alors je reste dehors combien de journées ?
- Il faudrait rappeler car peut-être dans la soirée quelque chose va se libérer, mais pour le moment il n'y a rien. Vous m'avez dit qu'au foyer (des Sans Abri) ça ne va pas ?
- Est-ce que vous voulez me tuer ? Qu'est ce que vous me voulez dans ma vie, moi ? Euh, si vous me laissez toujours dormir dehors parce que je ne suis pas une personne qui est envoyée de Dieu sur la terre libre, comme vous ! (ton plaintif)
- Euh hum…
- Est-ce que je n'ai pas des droits, moi ? Comme toutes les gens ! Que vous trouvez toutes, si vous cherchez dans la rue toute toute tout vous trouvez le seul qui dort dehors, c'est moi ! Il n'y a pas d'autres personnes qui dorment dehors ! Il n'y a que moi !
- Alors, Monsieur, si vous voyiez une assistante sociale
….
- J’en vois chaque jour…
- Si vous voyez quelqu'un a l'accueil de jour, à la Veille Sociale de Jour…
- J'en vois toute la journée, je peux le jurer, mademoiselle…
- Non, mais… écoutez… je pense qu'on peut vous aider à mettre en route quelque chose pour que vous ayez quelque chose de plus stable. Mais il faut aller à la Veille Sociale de Jour entre 9 heures et 10 heures.
- Où ça ? Où ça ? (avec insistance)
- Mais vous connaissez bien.. à Perrache, à coté du parking «Avis». Quand vous êtes sur la passerelle…
- Moi, je ne connais pas, je vous jure, je ne connais rien.
- Mais je vous explique. Il faudrait aller voir avec la Veille Sociale de Jour. Alors, c'est quand vous êtes sur la passerelle, vous voyez la Police là ? Et Le Mail ?
- Oui
- Alors, sur le côté, c'est marqué «taxi», vous voyez ? Là, il y a un escalier, et là, en contre bas, vous avez une sorte de préfabriqué.
- Comment il s'appelle l'arrêt s'il vous plaît ?
- Là c'est à côté du parking «Avis».
- Parking «Avis».
- Oui pour les voitures de location.
- Ils ouvrent le matin à 9 heures ?
-
Oui, entre 9 et 10.
- A quelle heure ça ferme ?
- Ca ouvre à 9 heures et ça ferme à 10 heures.
- Ca fait une heure seulement !
- Ecoutez, si vous voyez quelqu'un là, vous pouvez parler avec eux pour essayer de trouver un moyen de mettre en ordre vos papiers, parce que c'est aussi un problème. Vous n'avez pas vos papiers en ordre je pense. ?
- Je n'ai pas de papiers… enfin j'ai un petit papier comme quoi j'ai fait des démarches.
- Voilà. Et puis là, ils peuvent vous indiquer quelque chose qui est quand même plus à long terme que le numéro 115. Le 115 c'est vraiment parce qu'il n'y a rien d'autre.
- Attendez s'il vous plaît, parce que je veux écrire si vous pouvez me donner l'adresse de cette association.
- Non, non, il faut que vous alliez sur place.
- Mais quelle rue, s’il vous plait ?
- C'est à la gare de Perrache, vous êtes sur la passerelle à côté de la gendarmerie…
- A côté de la gendarmerie…La Place Réal… ?
- Non, la passerelle.
- La Place Réelle ? (inscription groupale par excellence via le foot (sic !)une difficulté de trouver un pseudonyme, là où le nom me ramène vers lui et à la réalité)
- Non ! La passerelle !
- Patralle
-
Le passage qui est à côté de la Police où c'est marqué «taxi», vous descendez l'escalier à côté des taxis et c'est sur le côté.
- Le passage qui est à côté de la police, je descends l'escalier ?
- Oui, vous descendez là où c'est marqué «taxi».
- Où il y a les taxis ?
- Oui, et là, un peu plus bas, vous avez un escalier, et là vous avez une petite maison en préfabriqué, et c'est là.
- Comment cela s'appelle ?
- Veille Sociale de Jour.
- Jouet Social de Jour ?
- Veille Sociale de Jour
- Veille Sociale de Jour ?
- Voilà !
- Parce que je l'écris ici pour que je ne le perde pas. De 9 heures à 10 heures ?
- 9 heures à 10 heures, voilà.
- Et pourquoi qu'ils ne travaillent qu'une heure ?
-
Parce que le reste du temps ils travaillent avec des gens dans la rue…
- Et pourquoi je suis dans la rue toute la journée et personne ne parle avec moi ?
- Ils vont chez des personnes aussi qui ont des domiciles, disons qu'ils font du travail en dehors du local. Mais vous pouvez y aller pour prendre rendez-vous avec eux, pour parler avec eux.
- D'accord.
- D'accord ?
- Je vous remercie Mademoiselle. (bégaie)
- Oui, et peut-être que tout à l'heure il y des places qui vont se libérer, autour de 8 heures 30.
- D'accord. Je vous remercie et de toute façon, pas au Père Chevrier car ils ne me laissent pas entrer. Vous savez ça. Il y a L'étape ou plutôt l'Accueil Sympa, j'ai bien expliqué à vous que je ne peux pas, à cause de qu'est ce qui s'est passé. Il ne me reste qu'à L'étape et à L'étape il n'y a pas de place.
- Non, ce soir il n'y a pas de place à L'étape.
- Ca veut dire que dans la rue il y a beaucoup de place. La rue il est très grand.
- Ah oui ?
- Ah oui ! Il est très grand la rue ! La rue il est très grand.
- Hum hum
- Il y a plein de trottoirs, alors je peux trouver une place dans un trottoir, non ? Comme un chien dehors ?
- Ah non, c'est pas l'idéal, non ?
- Est-ce que toutes les personnes qu'il y a dans le monde, des milliards et des milliards, et des milliers et des milliers de personnes qu'il connaît mon problème, il peut pas m'aider ? Hein ? Il aide des autres personnes mais moi, vous m'aidez pas, parce que moi, je sais pourquoi.
- Non, mais pourquoi vous ne pouvez pas aller à L'accueil Sympa ? Vous avez eu des problèmes aussi apparemment ?
- Je vous jure que je n'ai eu aucun problème, Mademoiselle !
- Non ?
- Comprenez, il faut essayer de faire confiance. Il (l’accueillant) m'a dit : «si vous ne me ramenez pas votre papier, je ne te laisse pas dormir».
- Oui, bon, ils ont aussi des consignes. Pourquoi vous ne pouvez pas ramener le papier ?
- J'ai un petit papier comme quoi j'ai fait des démarches, comme quoi j'ai… (s’énerve) Mais, je ne peux rien faire. J'ai besoin d'aide, mais personne ne m'y aide. Non, bon… Mademoiselle, je vous remercie. Peut-être tout à l'heure je vais essayer de vous appeler. (se calme)
- Oui, d'accord. A tout a l'heure.
- Au revoir
- Au revoir
Zahiri rappelle quelques heures plus tard
- Allô Monsieur Z. Oui. Je vous ai dit de rappeler pour savoir s'il y avait quelque chose qui se libère... Alors, comment est-ce qu'on peut faire Monsieur Z ? Il y a L'accueil Sympa où je peux vous envoyer. Vous -êtes d'accord ?
- Umm ???
- Voilà, je vous mets au courant de la situation. Il y a 0 place dans tous les foyers. Il y a uniquement quelques entrées qui se font normalement très tard dans la nuit, et là, je vous propose de vous donner une place parmi ces places de réserve. Mais après cela il n'y a vraiment pas d'autre choix, parce que vous ne pouvez pas aller à L'étape, vous ne pouvez pas aller à Notre Dame. Si vous acceptez, je peux vous envoyer là bas à L'accueil Sympa, sinon, dites le moi, parce que les places sont très prises ce soir.
- Bon, je vous remercie, mais il faut bien que vous comprenez que je n'accepte pas le foyer de l’Accueil Sympa. Mais il y a des choses trop compliquées. Il m'a demandé le passeport, il m'a demandé les papiers, il m'a demandé un tas de choses. Et moi, je ne suis pas une préfecture…. Je suis désolé.
- Moi, j'ai demandé à l'accueillant, au sujet de votre nom. Il m'a dit «d'accord, il peut venir». Il m'a dit que c'est O.K. si vous venez, la personne qui est là bas.
- Est-ce que vous savez ce qu'il a fait le jour que j'étais dormir dehors ? Vous vous rappelez ?
- Oui, je vous avais proposé d'aller là bas. Vous n'avez pas voulu y aller.
- Le jour là il m'a demandé des papiers et tout ça. Je lui ai donné un papier de la Préfecture comme quoi j'ai un rendez-vous. Il m'a dit « je ne veux pas ca, je veux un passeport ». Il a été raciste avec moi. Alors qu'est ce qu'il a fait ? Il a appelé à la police. Il a appelé à la police comme quoi je n'ai pas de passeport.
- Ecoutez. Peut être que vous pouvez essayer encore pour voir si cela peut s'arranger.
- Toute l'expérience…toute l'expérience que j'en ai dans ma vie, il me laisse pas…jamais de faire la confiance dans les gens.
- Hum um
- Parce que le jour qu'il a appelé pour la police, là bas, je lui ai coupé de confiance à lui. Je lui ai coupé de confiance parce que comment agir en appelant la police. Ca veux dire que aujourd'hui aussi, il peut appeler…hein ?
- Mais pourquoi ? Avez vous des problèmes avec la police ?
- Non ! Je vous jure ! Mais il a appelé parce que… et il leur a dit que moi, je n'ai pas présenté mon passeport.
- Non, mais êtes- vous énervé ensemble ou quoi ?
- Non ! Je vous jure Mademoiselle ! Mais lui il a appelé à la police, il va appeler à la police. Il me disait «vous ne présentez pas le passeport et votre pièce d'identité, je vais appeler à la police».
-
Ecoutez. A moi, l'accueillant m’a dit que vous pouvez aller là bas. Alors, c'est pas mal si vous pouvez avoir une place, non ? Parce que comme je vous ai dit, il y a vraiment très peu de places ce soir.
- Je v'dirai une chose, j'v dirai, je v'dirai .. Je vous dirai surtout, surtout, je vous dirai merci beaucoup parce que vous me faites un plaisir comme vous cherchez une place, mais je suis désolé, je peux aller dans toutes les foyers, mais le foyer là, je ne peux y aller. Parce que ce n'est pas que je ne veux pas. C'est lui qu'il a essayé de faire un problème. Il me cherche.. il me cherche le problème à moi, et moi, j'ai plein de problèmes. Moi je nage, je nage dans la mer, dans la mer de la plage des problèmes. (ton d’énervement) Alors, je ne veux pas, j'suis désolé. J'ai 24 ans et j'ai trop de problèmes. Je suis désolé. (changement abrupt de ton : triste)
- Oui. Ecoutez, je ne sais pas. Est-ce que vous pouvez aller à Gerland ?
- Gerland..Là bas je n'ai pas terminé mes 14 jours26.
- Ah, voilà.
- Alors il faut que j'attende ?
- …..D'accord…..
- Je peux rien faire, je reste dehors ?
- Mais attendez.. je vais voir avec Gerland. Peut- être vous pouvez rentrer par le biais de…
- Non ! Non ! Non !…Allô !
- Oui ?
- Ca va, ça va.
- Vous ne voulez pas que j'essaie ?
- Non, merci. Je suis désolé… Je vous remercie beaucoup Mademoiselle.
- Eh bien, je suis désolée pour vous.
- Il n'y a pas… c'est pas grave, j'ai l'habitude. C'est une habitude. Je reste toujours dehors.
- C'est votre … habitude ?
- Même j'ai dormi sur la neige, dans la neige.
- C'est pas bien ça.
- C'est pas bien ? Mais si un jour, si je vois un trou. Je vais aller dans un parc et je fais un trou et je rentre dedans. Un jour rentrer dedans, c'est ce qu'ils veulent les gens ? Il n'y a pas de choix. Il n'y a pas de chance, alors il n'y a pas de choix. Je ne peux rien faire. Je suis désolé.
- Ecoutez Monsieur. Essayez de faire comme je vous ai expliqué. Allez voir à la Veille Sociale de Jour entre 9 heures et 10 heures.
- Je ne sais pas. Je vais essayer.
-
Parce que là, vous pouvez peut être mettre en place quelque chose dans un foyer, mais à plus long terme, voyez ? Hein ? Parce que peut être une démarche plus à long terme peut aboutir à…
- Ils s'occupent de quoi, eux ?
- Ils s'occupent de personnes justement qui ont des problèmes pour être logées ou des gens qui sont dans la rue et qui n'ont rien et qui rencontrent des difficultés comme vous venez de me décrire.
- Hum um.
- Hein ? Alors entre 9 heures et 10 heures tous les matins.
- Mais vous ne pouvez pas me donner son téléphone ?
- Ecoutez, je vais voir si j'ai un numéro… alors c'est le 04, vous avez de quoi noter ?
- Attends une minute s'il vous plaît, parce que j'ai un stylo, heureusement. J'ai un petit papier là pour marquer tout ça… Oui, Mademoiselle ?
- Alors, 04 72 77
- (Z répète après la téléphoniste)
- Et vous êtes de quel pays Monsieur, si je peux me permettre ?
- Non, c'est pas grave. Je suis algérien.
- D'accord
- Je suis algérien. Je souffre comme je crois c'est très rare de trouver des personnes qui souffrent comme moi. C'est tout.
- Hum um.
- Parce que je n'ai rien dans ma vie. Je suis sans droits, moi. Je vous jure que je n'ai aucun problème pour ma vie. Il y a uniquement des problèmes pour mon pays. J'étais menacé là bas.
-
Là bas ce n'est pas possible de rester Je ne peux pas parce que je suis menacé Madame. J'étais menacé et je ne peux pas retourner là bas et j'ai peur. Voyez, j'étais en Allemagne, j'étais en Suisse, j'étais en Espagne, j'étais en Italie, j'étais au Danemark. J'ai essayé beaucoup de pays pour régler les choses, mais je suis désolé. Je ne peux pas parce que je n'ai pas de chance. Je n'ai pas de chance alors moi, je souffre. J'essaie de régler les choses, surtout les papiers là. Et après je suis capable, parce que moi, je suis une personne, je peux faire comme interprète espagnol ou d'autre langue, ou allemand, d'autre langue ou parce que j'écris des mots, j'écris des chansons, j'écris tout. Le problème, mon avenir c'est pas difficile de le faire. Le problème c’est qu'il y a une chose, c’est qu'il ne me laisse pas de faire les papiers, c'est tout !
- Hum hum
- Alors si je règle les papiers je peux faire comme acheteur, je peux vendre les meubles, même je peux travailler comme interprète, je peux faire… j'ai un métier boulangerie. J'ai tout ça. Mais comment dire, le problème c'est qu'il faut signer, régler les choses. Qu'il me laisse libre de faire ah de travailler, de dormir, faire ma vie ! Comme toute le monde qu'il y a dans… sur la terre de dieu !
- Hum hum
- Moi, je suis malheureux parce que j’ai personne qui ne me comprend.
- Oui, vous n'êtes pas entendu
- Exactement ! Exactement ! Personne ne me comprend. Je ne sais pas moi, même si j'essaie d’aller changer un pays, d'aller en Amérique, d'aller au Japon, je peux aller, mais je ne peux pas parce que ici même, je souffre et je passe toute la souffrance.
- Hum hum
- Ça fait que je suis tout seul et je suis expulsé de toutes les pays, même de mon pays je suis expulsé et ça fait que si je retourne là bas, ils vont me tuer. Dans l'Europe aussi j'étais expulsé.
- Vous pouvez aller nulle part
- Comment ?
- Vous pouvez aller nulle part
- Nulle - aucun part. Ni en France, ni en Allemagne, ni en Espagne, ni au Danemark, ni en Hollande, ni en Italie, ni en Suisse, ni à Genève, ni à London, ni rien du tout. Non ! Ca veux dire, je v'aller où ? Je rentre dans la tombe ? Mais ma tombe n'est pas ouverte encore, sinon je rentre dans la tombe.
- Dans la…?
- Dans la tombe
- Oh ! Dans la tombe ?
- Oui ! Si je trouve ma tombe il est ouvert et il est venu le jour, ça m'a fait plaisir. Trop poser les problèmes qu'il y a dans la vie.
- Oui. Voilà, écoutez, là je suis obligée de vous quitter parce que j'ai d'autres appels Monsieur Z.
- Oui
- Je suis désolée et puis je souhaite que vous trouviez une solution pour cette nuit qui ne soit pas trop pénible.
- Mais est-ce que vous ne pouvez pas me ramener par exemple une couverture ?
- Oui, oui, ça, je peux demander à l'équipe de faire si vous êtes… Vous êtes quelque part près de Perrache là ?
- Non, moi je suis à Masséna.
- Où ? Massena ? Dans le métro ?
- Oui, dans le métro
- Attendez, vous pouvez rester en ligne ? Je vais voir si je peux joindre l'équipe mobile pour voir où ils peuvent vous donner un lieu de rendez- vous pour les couvertures.
- Non ! Je ne peux pas bouger la nuit, moi. Je ne bouge pas parce que ma vie il est trop en danger.
- Non mais peut- être qu'ils peuvent venir vers vous ?
- Oui, exactement.
- Si vous êtes à Masséna, je vais voir s'ils peuvent aller vers Masséna.
- D'accord
-
Ou sinon vous donner une heure de rendez-vous là bas. Ne bougez pas. Je les appelle.
- D'accord
- (Après concertation avec l'équipe mobile)
- Allô, Monsieur Z., écoutez, c'est d'accord. L'équipe peut venir vous amener des couvertures. Alors dites-moi exactement où vous vous trouvez…Oui, ils (l'équipe mobile) me disent que si vous pouvez vous trouver au métro, devant le métro.
- Devant le métro, ils ne vont pas attendre pour venir ? Je ne vais pas rester longtemps.
- Non, non. Disons entre un quart d'heure et 20 minutes.
- D'accord
- Alors, devant le métro Masséna
- D'accord
- Alors bonsoir
- A vous aussi
- Merci beaucoup
- Au revoir
- Au revoir Monsieur
Notes
26.
Pour être admis dans ce foyer pour un séjour de 14 jours, il est nécessaire de respecter une interruption de 14 jours entre 2 séries d'hébergement.