2.5. « Jouet social » pour échapper à la réalité sociale

Zahiri n’existe que par ce qu’il ne possède pas ou on peut dire qu’il est connu par ce qui est non-reconnu. Paradoxalement, cela lui donne une identité. Effectivement il y a un effet de « Jouet social » dans ce processus de retournement en son contraire. Nous nous sentons utilisés comme un jouet : ce qui rejoint sans doute le vécu de Zahiri véhiculé par les mots qu’il emploie apparemment par hasard. Se représente-t-il aussi « jouet » ou « joué » lui aussi ? Il semble alors vouloir tout maîtriser dans un retournement de la situation qui ferait de lui le metteur en scène d’une pièce qui serait « jouée sociale ».

Zahari est en décalage et en errance quant à la réalité de son état social. Il reste dans l’illusion qu’il peut exercer un tas de métiers et qu’il peut être de partout, habiter n’importe où. Il évoque de nombreux pays et villes où il dit pouvoir aller (Allemagne, Suisse, Danemark) Pourtant il ne peut s’inscrire nulle-part. (« je ne peux aller nulle part, aucun part ! »). Zahiri souffre et lorsqu’il évoque ses origines (« je suis exclu de partout ») la tonalité est triste (« exclu même de mon propre pays »). Cependant, s’il souffre, c’est dû aux faits qui lui sont extérieurs. Il est victime (« je n’ai pas de chance »).