2.3. Les traces mnésiques du dépositaire

Plus intensément dans cette clinique que dans le cadre de la cure, nous sommes au contact de nos propres ressentis qui sont mobilisées par la dimension sensorielle. C’est une manière de penser la figurabilité car des éléments sensoriels (tels que voir, entendre, sentir) peuvent mobiliser un mouvement pulsionnel de notre part dans le contact avec ces sujets. Ces éléments qui parviennent au dépositaire par des voies sensorielles (les bruits, les odeurs, les scènes, mais également la vision de ces personnes qui sont eux, soumises aux sensations).Cela nous fait ressentir des choses et la mobilisation de la dimension sensorielle fait ainsi la liaison ou l’interface entre monde interne et monde externe, interface entre soi et l’autre. Dans cette perspective, les sens sont utilisés pour faire sens car ils ont fonction d’interface au plan biologique, au plan psychique, au pôle sensori-perceptif, et particulièrement ici, les « images sensorielles », créent un lien entre ces sujets et autrui. Penser la figurabilité c’est, comme L. Khan le suggère (2001), concevoir ce qui se passe entre l’excitation d’une part et représentation et affect d’autre part. C’est aussi penser l’appareil psychique comme processus de création de figures. C’est un travail qui incombe aux accueillants dans leur propre processus de symbolisation de cette clinique.