6.2. L’expérience imageante : entre le dedans et le dehors : Entre l’activité et la passivité

J. Guillaumin (2001) évoque l’ « expérience imageante ». Celle-ci renvoie non pas à l’investissement régrédient du seul sensorium mais à une sorte de mixte où l’image utilise des traces sensori-perceptives pour se maintenir suspendue entre l’intérieur et l’extérieur du Moi. Il souligne ce double caractère de l’image : être le lieu conteneur d’une association ou d’une liaison de composition variable entre l’agir et le pâtir, l’activité et la passivité, et être le moyen fonctionnel de l’élaboration d’une limite entre Moi et non-Moi (2001, p.1341). L’image pourtant est et n’est pas du Moi, ce qui lui confère un statut de croyance en partie dénégatoire. Il précise qu’il importe peu qu’elle ait ou non un caractère plus ou moins halluciné. La fonction évoquée par J. Guillaumin se retrouve toujours et à chaque fois différemment dans ses mises en scène banales, diurnes ou nocturnes, et dans ses apparitions angoissantes, sidérantes ou dépersonnalisantes.