2. La socialisation de l’agriculture.

Dés l’indépendance, l’agriculture va évoluer au rythme des contradictions et des conflits qui donneront à chaque fois naissance à des réformes elles mêmes à l’origine de nouvelles contradictions. La stratégie agricole est d’autant plus difficile à concevoir et à mettre en œuvre qu’elle met aux prises des intérêts de groupes très différents : les anciens propriétaires fonciers algériens, les ouvriers des fermes coloniales et les paysans sans terres ayant participé à la guerre de libération.

C’est pour cette raison qu’en Algérie, mais aussi dans la plupart des pays socialistes ( à l’exclusion de l’URSS où la collectivisation de l’agriculture s’est faite de manière violente et rapide ), la collectivisation de l’agriculture a été très lente et sans jamais être généralisée en laissant subsister à coté du secteur d’Etat un secteur privé plus ou moins important .

Bien que la question agraire ait figuré dans tous les textes officiels de l’Algérie indépendante, aucune politique agricole de grande envergure, aucun changement significatif ne fut entrepris par l’Etat dans ce secteur durant toute la période allant de 1962 à 1971. C’est seulement avec le lancement du premier plan quadriennal 1970-1973, après une période dite d’attente d’une décennie, qu’une stratégie visant la réforme globale de l’agriculture sera tentée. En effet, le choix porté sur un modèle de développement privilégiant l’industrie a fait de ce secteur une sorte de « point aveugle ».4

Un bref rappel historique sur l’évolution des réformes engagées dans ce secteur nous permettra de mieux cerner la place de l’agriculture dans la stratégie de développement globale.

Notes
4.

- L’expression est de J. M. fontaine (1992).