1.1 La restructuration organique et financière des entreprises publiques.

1.1.1 La restructuration organique.

Il s’agit donc en tout premier lieu de réduire la taille de ces entreprises en optant pour la spécialisation des entreprises par grandes fonctions économiques, comme on peut le lire dans le rapport général du plan quinquennal 1980-84, P.493 : « ainsi, la séparation de la fonction de production des fonctions d’importation et de distribution devra constituer l’axe directeur de base de cette réorganisation ».

L’opération de restructuration a commencé en 1982 et s’est terminé en 1986, à l’issue de la quelle les 90 sociétés nationales existantes ont été morcelées en plusieurs entreprises publiques de taille moyenne, au nombre de 455 selon A. Bouzidi (1985, P.44-48). A titre d’exemple la SONATRACH qui regroupait 96000 salariés avant la restructuration a été fractionné en 13 nouvelles entreprises de 7500 salariés chacune en moyenne. L’objectif recherché à travers le dimensionnement est une plus grande autonomie des entreprises publiques avec comme corollaire une gestion plus efficace.

Le morcellement des entreprises a été suivi d’une décentralisation territoriale par la délocalisation des sièges sociaux de la capitale vers d’autres régions du pays et pour certains prés de leurs principaux centres de production (seulement 40% des sièges sont restés dans la capitale). Les pouvoirs publics pensaient ainsi développer la fonction de production et créer un équilibre régional. Mais cet acte a plutôt été interprété par certains analystes comme ayant une visée beaucoup plus politique qu’économique puisqu’il a permis d’affaiblir le pouvoir de la classe technocratique qui gênait la montée de la nouvelle « bourgeoisie compradore ».

En matière de planification, l’introduction des plans annuels et pluriannuels d’entreprise vient renforcer le dispositif existant et permettre une utilisation plus rationnelle de l’appareil de production.

Enfin, on assiste à l’institution de budget-devises en substitution des autorisations globales d’importation (AGI). Ce sont des enveloppes financières transférables et pluriannuelles servant à financer les approvisionnements extérieurs de l’entreprise. Plus souples que les autorisations globales d’importation, les budgets devises devaient permettre une plus grande flexibilité dans la gestion de la contrainte extérieure