La théorie du déséquilibre est apparue au début des années soixante dix sous l’impulsion de J P. Benassy, J. Dreze et d’E. Malinvaud. En retenant comme définition du déséquilibre la différence ex anteentre l’offre et la demande, la théorie du déséquilibre admet l’existence des échanges à des prix qui ne sont pas des prix « d’équilibre concurrentiel » ou « d’équilibre Walrassien », et un chômage involontaire prolongée, d’où le nom de déséquilibre .
Dans sa théorie du déséquilibre J. P Benassy (1981) énonce des règles de rationnement qui vont s’appliquer à des agents en situation de manque quantitatif et l’équilibre réalisé ainsi est un équilibre avec rationnement ou contraint par les quantités : les agents du ‘coté long’ seront rationnés et l’équilibre se réalise sur le « coté court ».
Les économies planifiées du centre sont justement des économies à régulation mixte où les ajustements se font par les quantités dans l’économie planifiée et par les prix sur le marché parallèle. Pour leur partie officielle, ces économies sont des économies à prix fixes et relèvent ainsi de l’économie du déséquilibre. Quatre types de déséquilibres peuvent être caractérisés selon les précurseurs de cette théorie :
Les économies planifiées du centre, généralement caractérisées par des pénuries et des excès de demande sur le marché des biens, relèvent plutôt du cas de l’inflation contenue. Sur la base de ces schémas d’analyse du déséquilibre, les spécialistes de cette théorie ont construit des modèles permettant de les définir.
Selon Andreff (1993), deux hypothèses président à leur élaboration. La première hypothèse assure que l’échange est volontaire, c'est-à-dire qu’aucun agent n’achète plus qu’il ne demande ou bien ne vendre plus qu’il n’offre. La seconde hypothèse suppose la règle du coté court ou un schéma de rationnement efficace, ce qui veut dire que tous les agents situés du ‘coté court’, réalisent leurs offres ou leurs demandes.
La première hypothèse ne parait pas réaliste en économie planifiée du centre car le planificateur impose ses ventes (planifiées) à la firme. De la même manière, le travailleur vend des quantités de travail supérieures à ce qu’il était disposé à offrir à cause de l’obligation qu’il lui est imposé de travailler. La deuxième hypothèse a fait l’objet de la critique de J.Kornaï dans socialisme et économie de la pénurie. Dans cet ouvrage, J.Kornaï démontre justement que dans ces économies une pénurie et un excédent peuvent coexister à la fois sur un même marché, à cause d’informations insuffisantes ou d’ajustements tardifs.
- L’offre et la demande notionnelles sont celles qui assurent l’équilibre général de plein emploi, c'est-à-dire un équilibre réalisé sans contrainte de quantité sur l’ensemble des marchés.