Introduction

En dépit des mesures prises pour redresser l’économie algérienne durant la décennie quatre vingt, la situation reste caractérisée par la persistance des déficits budgétaires, des déséquilibres de la balance des paiements et de la montée de l’endettement. L’ajustement mené dans le cadre de la planification imposait une plus grande austérité à tous les niveaux, un plus grand contrôle des instruments de régulation et devait permettre à l’Algérie de reconsidérer sa stratégie basée jusque là sur les hydrocarbures en tant que principal levier de réforme économique.

Toutefois, ce laxisme dans la gestion de l’économie conjugué aux retombées de la mauvaise conjoncture internationale et à la chute du bloc socialiste (qui était d’un grand soutien pour les pays en développement), ont contraint l’Algérie à solliciter l’aide du FMI dés la fin des années quatre vingt. L’aide conditionnelle de cette institution est subordonnée à la mise en œuvre des recommandations du « Consensus de Washington » articulées autour du triptyque : stabilisation-libéralisation-privatisation (Stiglitz 2002).

Les premiers accords de confirmation mis en œuvre, avec comme mesure principale la dévaluation du dinar, ne seront pas menés à terme suite à la remontée des cours du pétrole, la logique de la rente se révélant, encore une fois, plus forte. Cette logique, a toutefois une  limite qui est l’impossibilité du système économique à pouvoir se reproduire par lui même. Devant cette impasse, l’Algérie reprend en 1994 les négociations interrompues en 1992 avec le Fonds Monétaire International, pour faire face à la situation de cessation de paiement.

Le nouvel accord conclu avec cette institution sera assorti d’un programme d’ajustement structurel accompagnant la facilité de financement élargie (Extended Fund Facility). Ce dernier sera articulé autour de la privatisation et de la libéralisation des échanges avec comme objectifs primordiaux la relance de la croissance et la restructuration de l’offre interne et externe. L’aide viendra également des bailleurs de fonds, représentés par les clubs de Paris et de Londres sous forme de rééchelonnement d’une partie de la dette extérieure publique et privée.

La stabilisation économique menée à travers les politiques monétaire et budgétaire durant la seconde moitié de la décennie 1990, en opérant des transformations institutionnelles sur le système financier par l’introduction des règles de marché, se propose d’apporter une réponse aux problèmes de déséquilibres chroniques qui ont caractérisés à la fois, la balance des paiements et le budget de l’Etat durant la période précédente.

Les déséquilibres macroéconomiques que connaît l’Algérie revêtent un caractère structurel induit par trop d’intervention de l’Etat dans la sphère économique. La privatisation et la libéralisation des échanges avec leur impact sur la restructuration à terme du système productif, constituent l’alternative pour le redressement de la situation. Cette partie s’articule autour de cinq chapitres.

  • Le premier chapitre sera consacré à la présentation des rôles, des conditionnalités des institutions financières internationales et des modèles théoriques des programmes d’ajustement structurel
  • Dans le second chapitre nous passerons en revue les fondements théoriques des programmes de stabilisation et d’ajustement structurel.
  • Le troisième portera sur les premiers accords avec le FMI et leur issue.
  • Et enfin, un chapitre quatre que nous réservons à la reprise des négociations avec le FMI, la mise en œuvre des mesures de stabilisation et d’ajustement structurel ainsi que leurs impacts sur la croissance et les échanges extérieurs.