Chapitre I : les programmes d’ajustement structurel : rôle et conditionnalité des Institutions Financières Internationales

Introduction

Les institutions financières internationales n’ont jamais formulé explicitement leur ralliement au libéralisme. On peut le constater seulement à la lecture des différentes mesures que préconisent ces institutions dans le cadre des programmes d’ajustement pour les pays en développement.

La crise économique qui a secoué le monde occidental durant la décennie soixante dix et que viennent aggraver les deux chocs pétroliers, a fini par remettre en cause les principes pourtant bien ancrés de la théorie Keynésienne et signer la fin des trente glorieuses années qui ont marqué l’économie occidentale.

Ainsi, la décennie quatre vingt sera celle du renouveau libéral, sous l’impulsion de Reagan aux Etats-Unis et de Margaret Tacher en Angleterre. Presque partout dans le monde occidental on disqualifie les politiques Keynésiennes et on favorise le monétarisme de Friedman. Le discrédit lancé à l’encontre des théories et des modèles centrés sur l’intervention de l’Etat sera total lorsque la crise de la dette des pays en développement va précipiter les pays industrialisés dans une crise financière sans précédent.

L’analyse néo-libérale plaide en faveur de la suprématie du marché comme mode d’allocation optimale des ressources et du libre échange en tant que vecteur de diffusion internationale du progrès (théorie de la croissance transmise). Ce sont ces arguments qui transparaissent en filigrane à travers les mesures qui fondent les programmes de stabilisation et d’ajustement structurel conçus et imposés par les institutions financières internationales aux pays en développement sollicitant leur aide.

Dans ce chapitre nous examinerons en premier lieu le rôle des Institutions Financières Internationales et son évolution historique, les conditionnalités et les soubassements théoriques des programmes d’ajustement ensuite.