1.2 La conditionnalité de la Banque Mondiale.

Comme le Fonds Monétaire, la Banque Mondiale prête sous conditionnalité et les premiers déboursements ne peuvent être effectués que si le pays satisfait aux premières conditions. Le tableau suivant établi par Z.Laïdi (1989.page 154) donne la conditionnalité à la quelle est soumis le prêt accordé par la Banque Mondiale.

La politique commerciale :

  • Suppression des quotas d’importation
  • Réduction des tarifs d’importation
  • Amélioration du système d’incitation à l’exportation

Mobilisation des ressources :

  • Réforme budgétaire et fiscale
  • Réforme des taux d’intérêt
  • Renforcement de la gestion des emprunts extérieurs
  • Amélioration des performances financières des entreprises publiques

Rationalisation de l’usage des ressources

  • Modification des programmes d’investissements publics
  • Modification des prix agricoles
  • Suppression ou réduction des organismes de commercialisation d’Etat
  • Réduction ou suppression des subventions à l’agriculture
  • Relèvement des prix à l’énergie
  • Modification du système d’incitations industrielles.

La Banque ayant pour mission d’aider à la restructuration de l’économie, les prêts accordés sous forme de tranches privilégient les financements sectoriels (couvrant un seul secteur) aux financements structurels (couvrant l’ensemble de l’économie).

En conclusion Toutefois, au vu des résultats décevants obtenus à l’issue de la mise en œuvre des recommandations du consensus de Washington, dans de nombreux pays Latinaux- américains, d’Afrique et de l’ex Union soviétique, qu’elle ait été menée de façon graduelle ou sous forme de thérapie de choc, a poussé ces institutions à réviser le timing (l’ordre des séquences) ainsi que le contenu des réformes.

Selon le promoteur du concept de « consensus de Washington », il n’est plus pertinent de parler de consensus du moment qu’il a tout simplement cessé d’exister. L’interprétation, plutôt populiste que réformiste, qui en a été faite par certains dirigeants de pays et organisations gouvernementales et non gouvernementales a fait dire à Moises Naim (cité par J Williamson 2003) que le Consensus est désormais devenu un « label galvaudé ».

Pour J.Williamson la raison essentielle à l’origine des résultats décevants enregistrés par les pays en développement ayant eu ont eu à mettre en œuvre les programmes d’ajustement, se situe dans le non respect des séquences des recommandations (sequensing) tels que formulées par les institutions internationales.

Ainsi, par exemple, la solution qui aurait dû être entreprise pour mettre fin à la succession de crises financières aurait dû consister à adopter une politique budgétaire anticyclique et non pas pro cyclique comme auparavant, en commençant par pratiquer l’austérité durant les périodes de prospérité et d’afflux massifs de capitaux afin de constituer des réserves, de réduire l’endettement et de mener une politique expansionniste lorsque la conjoncture s’inverse et de conclure que ce qui peut paraître facile du point de vue économique ne l’est pas toujours du point de vue politique (J Williamson 2003).