Chapitre II : les premiers accords avec les Institutions Financières Internationales ou l’ajustement interrompu

Depuis 1986, la situation économique de l’Algérie ne cesse de se dégrader à tel point qu’il devenait très difficile, sinon, impossible de s’approvisionner sur le marché extérieur et d’honorer le service de la dette extérieure.

Les tentatives visant à rétablir les grands équilibres mises en œuvre par les pouvoirs publics dans un contexte national et international défavorable, n’ont pas produit tous les résultats escomptés étant donné qu’elles s’attaquaient davantage aux effets qu’aux causes réelles.

En 1988, le niveau des réserves de changes était nettement en dessous du milliard de dollars (0,898 milliards de dollars) et ne cesse de baisser passant à 0,843 milliards de dollars en 1989 puis à 0,722 milliards de dollars en 1990, couvrant à peine un mois d’importation. Le service de la dette qui avait atteint les 6,6 milliards de dollars en 1989, s’établit à 8,6 milliards de dollars en 1990.

Durant cette période, les emprunts à très court terme contractés par l’Algérie s’élevaient à 130 millions de dollars, les emprunts gagés par une partie des stocks d’or détenu par la Banque d’Algérie étaient de 365 millions de dollars alors que les suspensions sur les paiements commerciaux s’élevaient à 740 millions de dollars. Il s’agit de factures commerciales arrivées à échéance et non honorées par la Banque d’Algérie (A.Naas 2003).

L’Algérie acculée, n’avait d’autre choix que de solliciter l’aide des Institutions Financières Internationales afin de procéder au rééchelonnement de sa dette extérieure. Cette solution a fait l’objet d’une opposition par une fraction d’une partie au pouvoir car jugée peu compatible avec la sauvegarde de la souveraineté nationale et n’a donc pas été retenue. Pour satisfaire ses besoins de financement l’Algérie optera pour le recours aux crédits bilatéraux, le reprofilage et le refinancement multilatéral de la dette, aux prêts de l’Union Européenne et aux prêts conditionnels du FMI et de la Banque Mondiale.

Cette option, non moins contraignante se traduira par des accords passés avec les institutions monétaires et financières internationales. Il s’agit en premier lieu de deux accords de confirmation signés avec le FMI en 1989 et 1991 mais interrompus en 1992 suite à un retournement favorable du marché pétrolier.

Nous allons dans ce chapitre analyser les principales mesures et résultats obtenus à l’issue de la mise en œuvre de ce processus d’ajustement interrompu à l’initiative de l’Algérie en 1992.