2.2 La masse monétaire et l’inflation.

Les difficultés rencontrées par les autorités monétaires à contrôler les canaux de la création monétaire vont se répercuter sur la stabilité de l’offre de monnaie appréhendée à travers la masse monétaire M2.

Graphe n°14 : Croissance de la masse monétaire en %

Source : données de la Banque d’Algérie

L’instabilité constatée dans l’évolution de la masse monétaire est à rapprocher de la demande de monnaie. En effet, selon la théorie quantitative de la monnaie, si la demande de monnaie (la vitesse de circulation de la monnaie) est stable, alors toute augmentation dans l’offre de monnaie entraîne une augmentation des prix en situation de plein emploi.

En 1990 et 1991, le PIB a augmenté plus rapidement que la masse monétaire, mais la tendance s’est inversé à partir de 1992. L’excès de création monétaire a eu donc pour corollaire la relance de l’inflation comme le permet de constater le graphe suivant.

Graphe n°15 : Evolution de l’inflation

Source : données de l’Office National de Statistiques

Ainsi, l’objectif assigné à la politique monétaire de juguler l’inflation afin de permettre une libéralisation progressive des prix sans grands heurts pour le consommateur n’a pas été atteint.Bien au contraire, la libéralisation des prix53 entamée durant cette période conjuguée à la dévaluation ne fera qu’amplifier l’inflation qui alimentera, à son tour, le déficit budgétaire.

Cette inflation sera, toutefois, inertielle dans la mesure où les salaires54 seront indexés durant cette période. En effet, une politique monétaire qui ne chercherait qu’à égaliser l’offre et la demande de monnaie serait insuffisante pour mettre fin à un processus inflationniste (G.Grellet, 1994, p. 58).

Notes
53.

- La libéralisation des prix a essentiellement commencé en 1989 avec la promulgation de la loi 89-12. Entre 1988 et 1992, les prix ont pratiquement doublé avec une augmentation de plus 100% pour les produits de consommation et de prés de 150% pour les biens manufacturés, les services et les produits agricoles.

54.

- Un accroissement des salaires dans le secteur public de 30% a eu lieu en 1991 à l’approche des élections.