Chapitre III : la reprise des négociations avec le Fonds Monétaire International

Introduction

Le début de l’année 1993 va s’annoncer sous de mauvais auspices pour l’économie algérienne dont le seul indicateur du tableau de bord demeure le prix des hydrocarbures. L’opération de reprofilage de la dette n’a été qu’une solution de courte durée qui s’est avérée par la suite très coûteuse et ruineuse à la fois selon le rapport élaboré par le CNES.

La baisse à nouveau du prix des hydrocarbures de 24,3 dollars le baril en 1990 à 17,8 dollars en 1993 puis à 16,3 dollars en 1994, entraînant dans sa chute les équilibres macroéconomiques obtenus auparavant au prix d’une grande austérité, a dévoilé encore une fois la forte sensibilité de l’économie algérienne à la volatilité des prix internationaux du pétrole.

Le solde budgétaire primaire a atteint le seuil critique de - 6,3% du PIB en 1993, le service de la dette en pourcentage des exportations de biens et services est passé de 66,4% en 1990 à 86% en 1993, alors que le solde extérieur était de -4,36 milliards de dollars US en 1994. Le besoin en ressources financières ne s’est jamais fait autant ressentir (le besoin de financement global avait atteint -8,79 milliards de dollars en 1994).

Ainsi, le spectre de la cessation de paiement n’est plus une menace mais une réalité à laquelle il faudra désormais faire face, d’autant plus que l’Algérie est classée parmi les pays à haut risque57 en ayant perdu de sa crédibilité auprès de la plupart des créanciers internationaux et plus particulièrement des Institutions Financières Internationales après l’arrêt en 1992 du processus d’ajustement mené sous leur égide.

C’est pourtant vers ces institutions considérées, à tort ou à raison , comme des instances de dernier recours que l’Algérie contrainte, va de nouveau se tourner afin de solliciter l’aide financière nécessaire à la couverture de son besoin urgent de financement.

Notes
57.

- Le haut risque ou « risque souverain est celui de non paiement de sa dette (principal et intérêts) par un Etat (y compris ses démembrements- collectivités territoriales, entreprises publiques dont la dette est garantie par l’Etat). Le risque souverain est, pour une part celui de l’incapacité de payer dans laquelle se trouve un Etat, mais aussi de celui de son absence de volonté de servir sa dette ou telle ou telle composante de sa dette globale ».