1. La politique monétaire.

Concernant la politique monétaire et de change, la principale mesure introduite dans le cadre de ce programme est la dévaluation du dinar de prés de plus de 40% en avril 1994. Il a également été prévu des sessions de fixing entre la Banque d’Algérie et les banques commerciales pour la fixation du taux de change du dinar. Ces séances devaient être remplacées par un marché interbancaire de change en 1995. Durant l’année 1994 le comité Ad Hoc a été supprimé et l’allocation des devises relève désormais des seules banques commerciales.

Dans le but de réduire la masse monétaire, un ensemble de mesures restrictives ont été prévues, notamment la compression de la masse monétaire M2 qui devrait être ramenée à 14% du PIB en 1994 et 13% en 1995 contre 21% en 1993. Le taux de liquidité devrait également connaître une baisse à 44% en 1995 contre 57% en 1993. Pour leur concrétisation, ces mesures devaient s’accompagner de la réduction du crédit intérieur et plus spécialement du crédit à l’Etat. En effet, l’opération de rééchelonnement de la dette et l’apport d’argent frais des créanciers et des organismes financiers internationaux, étaient de nature à permettre au trésor d’éponger sa dette vis-à-vis du système bancaire qui s’élevait à 72 milliards de dinars.

A partir de 1994 et dans la perspective de la libéralisation du système financier, la Banque d’Algérie introduisit un coefficient de réserves obligatoires (3% des dépôts bancaires) au niveau des banques commerciales et adopta un système d’adjudications pour favoriser la mise en place d’opérations d’open-market (FMI 1998). Ces dispositions s’inscrivaient dans l’optique d’une meilleure gestion des liquidités bancaires. En matière de taux d’intérêt, la Banque d’Algérie a procédé à la suppression du plafonnement des taux d’intérêt prêteurs à 20% et au relèvement du taux de réescompte de 11,5 à 15%.

L’appréciation du degré d’efficacité de la politique monétaire et de change sera faite à la lumière de l’estimation du coefficient de polak et d’un modèle économétrique fondé sur l’approche monétaire de la balance des paiements.

Avant de procéder à l’estimation économétrique de l’approche monétaire de la balance des paiements, nous avons au préalable procédé au calcul du coefficient de Polak qui permet d’apprécier de manière très simple mais pertinente l’impact de l’expansion du crédit intérieur sur les avoirs extérieurs nets d’un pays.