1.1 Le coefficient de Polak.

Le coefficient de Polak ou multiplicateur de PolaK (J.J Polak et L.Boissonneaut 1960) permet de mesurer la perte en monnaies étrangères induite par l’expansion du crédit intérieur et le degré d’ouverture de l’économie estimé par la propension moyenne à importer.

La formulation mathématique du coefficient de Polak60 dérive des équations suivantes :

Md= (1/v)Y(1)

M= mY(2)

Mo= C+R(3)

R= X – M + K(4)

Md= Mo

M d représente la demande de monnaie égale à l’offre de monnaie Mo, M l’équation des importations, R les avoirs extérieurs, C le crédit intérieur, X les exportations et K le solde de la balance des capitaux. Les avoirs extérieurs R sont obtenus comme la somme des soldes de la balance commerciale et de la balance des capitaux.

En combinant les équations (1), (2) et (3) puis en remplaçant dans (4) nous obtenons :

R= (X+K) – mv (R+C)

En variation il vient :

ΔR = Δ (X+K) – mv ΔR – mv ΔC(5)

En arrangeant les termes de l’équation (5) nous obtenons :

ΔR = [1/(1+ mv)] Δ (X+K) – [mv/(1+ mv)] ΔC

C’est le coefficient [ mv/( 1+ mv)]qui est appelé le coefficient de Polak.

L’estimation statistique de ce cœfficient pour l’économie algérienne a été faite sur la base de séries annuelles allant de 1975 à 1994. Les résultats sont synthétisés dans le tableau suivant :

Tableau n°55 : le coefficient de Polak.

Source : Calculs réalisés sur la base des données de l’ONS et de la Banque d’Algérie

Le coefficient de Polak s’interprète de la façon suivante : exprimé en milliards de DA cela signifie que pour un crédit intérieur de 1 milliard de DA il s’ensuit une perte en avoirs extérieurs de 305 millions de dinars. Ce résultat est comparable à celui obtenu dans de nombreux pays africains, à cause notamment de leur degré d’ouverture ou de dépendance.

Dans le but de compléter notre analyse, nous allons procéder à une estimation d’un modèle économétrique simple qui permet de tester la dynamique de l’approche monétaire de la balance des paiements.

Notes
60.

- Le coefficient de Polak se base sur les mêmes hypothèses du modèle duquel il dérive et que nous avons déjà exposé dans le premier chapitre de cette partie.