Pour l’activité de l’enseignant

D’après Lemke (1990), l’enseignant organise son discours autour d’un réseau thématique de connaissances. De son côté, l’élève dispose de son propre réseau thématique (il n’est pas vierge de connaissances) et essaye d’accommoder ce que dit l’enseignant. Lorsque de nouvelles connaissances sont introduites dans la classe par un monologue de l’enseignant, lors d’un cours, il arrive que l’enseignant ne s’aperçoive pas que l’élève parvient à faire fonctionner ces connaissances avec un réseau thématique différent du sien. Il en résulte qu’une confusion est entretenue. Cette situation est bien moins probable dans une séquence d’enseignement commençant par une activité au cours de la quelle l’enseignant parle peu parce que l’élève, qui a la charge de la manipulation du savoir, est relativement autonome. Le moment du débriefing est donc caractérisé par le fait que l’enseignant reprend la responsabilité de la manipulation du savoir, en relation avec l’activité. Cette relation avec l’activité doit respecter simultanément deux conditions : les connaissances qui sont l’objet de l’apprentissage dans l’activité doivent se retrouver dans le débriefing, de même que le contexte dans lequel l’activité a été conçue pour la mise en œuvre de ces connaissances.

Le comportement de l’enseignant est dit « d’autorité » (authoritative – Lemke, Mortimer), non pas que le enseignant utilise des arguments d’autorité, mais parce qu’il ne prend pas en compte les connaissances exprimées par l’élève. Dans le cas contraire, le discours de l’enseignant est dit dialogique, au sens où les connaissances de l’élève sont considérées dans le discours de l’enseignant, même si elles diffèrent de celles qu’il cherche à enseigner. Entretenir un discours dialogique avec sa classe est d’autant plus difficile que les élèves s’expriment peu (par rapport au temps de parole de l’enseignant) en particulier au cours d’un débriefing, et que c’est seulement au travers de cette expression que l’enseignant peut s’apercevoir de l’incompréhension éventuelle d’élèves.

La question de la forme que l’enseignant donne au débriefing est entière. En effet, comment l’enseignant peut-il structurer son débriefing tout en respectant simultanément les deux conditions énoncées ?