Identification des connaissances par facettes dans nos débriefings

Après cette introduction de l'utilisation du terme de "facettes" par Minstrell (1992) et sa reprise par Galili et Hazan (2000) pour nommer les petits éléments. Nous allons prendre en compte dans notre analyse les facettes au sens de Minstrell ; nous allons catégoriser et analyser les connaissances mises en jeu dans les productions verbales de l’enseignant lors du débriefing. Pour Minstrell, « la plupart des connaissances des élèves sont pertinentes, elles peuvent avoir besoin de modification, de limitation ou d'élaboration, mais elles sont utiles ». Cet auteur choisit d'utiliser le terme facette afin d'éviter l'association avec d’autres termes comme les «mauvaises» conceptions. Minstrell utilise la langue des étudiants quand ceux-ci justifient leurs réponses, prédictions ou des explications. Il essaye de capturer l'intention de chaque idée exprimée dans une déclaration. Il explique que, en général, les élèves amalgament des idées proches en ne les différenciant pas entre elles, qu'ils n'élaborent pas de relation entre les différentes « clusters » de connaissance et qu'ils n'essaient pas de délimiter le contexte d'application de ces connaissances (Minstrell 1992, p.117).

Une facette peut généraliser les commentaires de plusieurs étudiants : Minstrell essaye de le faire par une description précise de ce que les étudiants disent en réalité ou font. L'utilité des facettes peut dépendre du contexte de la situation. Selon Minstrell, il y a de nombreuses raisons pour choisir les facettes comme l’unité de description et d’analyse. Tout d'abord, il considère que de nombreux éléments de connaissances des étudiants sont utiles à leur apprentissage de la physique. Ces éléments de connaissance peuvent servir d’ancrages pour construire de nouvelles connaissances.

Pour nous une facette de connaissance correspond à une phrase qui a du sens, même si celui-ci n’est pas en accord avec le savoir enseigné. C’est une connaissance « de petite taille ». Autrement dit c’est un énoncé relatif au savoir et ayant un sens minimum. C’est une utilisation d’un concept ou de plusieurs concepts en relation.

En effet une même connaissance est exprimée différemment par rapport aux individus. L’interlocuteur 1 dans son interaction avec l’interlocuteur 2, exprime sa connaissance et la met en jeu sous forme de « facettes ». Ce qui fait que la connaissance n’est pas observable autrement dit c’est ce qui se trouve dans la pensée de l’interlocuteur. Tandis que la facette de la connaissance correspondante peut donc être considérée comme un observable. (voir figure10).

Figure 10 : La représentation de la facette de connaissance.
Figure 10 : La représentation de la facette de connaissance.