Catégorisation des évaluations de l’enseignant

Après la question de l’enseignant et la réponse de l’élève, l’enseignant intervient par son évaluation. Il s’agit de la troisième intervention de l’échange ternaire. Nous avons cherché à les regrouper dans quatre catégories (voir figure 3), suivant que l’enseignant intervient sur les termes de la réponse de l’élève (reformulation), sur les connaissances mises en jeu par l’élève, ou sur le fait qu’il contextualise, ou qu’il généralise des éléments de la réponse.

Figure 3 : Catégorisation des évaluations du professeur
Figure 3 : Catégorisation des évaluations du professeur

Notre intérêt pour ces deux dernières catégories vient du fait que nous étudions une discussion de classe qui suit le TP, et nous croyons que l'utilisation de ce qui a été faite avec l'expérience, pour être employée comme contexte donné, ou pour être la base pour des rapports plus généraux, peut être un moment critique de l'enseignement et de l'étude. Le choix de ces deux dernières catégories a été guidé par l’importance, en science, du rôle complémentaire que jouent deux types de connaissances, le modèle, et le champ expérimental. Contextualisation et généralisation consistent à aller d’un type à l’autre, dans un sens ou dans l’autre. La généralisation consiste à énoncer une description ou une explication de façon indépendante d’un contexte spécifique.

Dans une évaluation donnée d’un enseignant, il peut se trouver plusieurs catégories. Par exemple l’enseignant peut porter un jugement ou effectuer une reformulation lors d’un échange sous la forme d’un « d’accord » d’un « non », « d’une correction » etc. Par exemple : « d’accord donc grâce à la phénolphtaléine ici on a dit qu’on identifie l’ion hydroxyde est-ce que c’est un anion ou un cation » fait apparaître un jugement sur la connaissance (le « d’accord ») et une reformulation (ce qui suit). Nous allons détailler toutes les catégories par la suite.

Suite aux 524 réponses d’élèves nous avons observé 791 actes d’évaluation en tout, catégorisés en 454 formulations (57%), 204 traitements de la connaissance (26%), 86 contextualisations (11%) et 47 généralisations (6%). Ces chiffres montrent l’importance donnée à la formulation (voir le graphe 2). Nous avons aussi constaté que la contextualisation et la généralisation se répartissaient souvent sur plusieurs échanges ternaires alors que les reformulations et le traitement de la connaissance étaient complétés dans un même échange ternaire. Dans ce qui suit nous allons détailler chacune de ces catégories pour ensuite synthétiser les différents résultats.