Identification des facettes de connaissances dans la séquence TC

Nous avons comparé le nombre de facettes apparaissant dans les commentaires de l’enseignant durant l’exploitation de la fiche de synthèse aux facettes se trouvant dans cette fiche et le modèle. Nous faisons pour cela l’hypothèse que la fiche de synthèse regroupe l’essentiel du savoir à enseigner. Pour l’enseignant M, nous avons trouvé 11 facettes figurant dans le modèle, 24 facettes se trouvant dans la fiche de synthèse (dont 4 se trouvent dans le modèle) et 16 facettes mises en jeu dans ses productions lors des commentaires suite à la lecture de la fiche (dont 5 se trouvent dans la fiche).

Les facettes utilisées par l’enseignant apparaissent beaucoup moins complexes que celles du modèle et de la fiche de synthèse. Celles de la fiche de synthèse et du modèle mettent en jeu plus de concepts. Ci-dessous le tableau 2 et le graphe correspondant montre, de gauche à droite, le nombre de facettes classés par complexité croissante (nombre de concepts en relation) figurant dans la fiche de synthèse, le modèle et finalement dans les commentaires de l’enseignant lors de la lecture de la fiche de synthèse.

Tableau 2 : Le nombre de concept en relation et le nombre de facettes se trouvant dans la séance TC.
Tableau 2 : Le nombre de concept en relation et le nombre de facettes se trouvant dans la séance TC.

L’enseignant durant l’exploitation de la fiche de synthèse met en jeu des facettes à 1 et 2 concepts sensibles en relation. Dans la fiche de synthèse, nous trouvons des facettes à 3 et même à 4 concepts sensibles en relation. Leur complexité est moindre dans le discours oral de l’enseignant que dans le texte écrit du modèle. La différence quantitative peut être en rapport avec la différence entre une expression écrite et orale du même enseignant. Cette différence de complexité entre le discours oral et le texte du modèle n’est certes pas surprenante puisqu’un texte écrit est forcément plus travaillé et aboutit donc à un nombre supérieur de concepts en relation (à quelques rares exceptions près). La différence qualitative peut être en rapport avec l’activité expérimentale qui oriente le professeur vers l’utilisation de facettes à 1 concept sensible.

Les fréquences d’apparition de concepts sensibles mis en relation par l’enseignant diffèrent notablement des fréquences dans le texte du modèle ou de la fiche synthèse. Le concept le plus convoqué par l’enseignant, dans le texte du modèle et dans la fiche de synthèse est celui de transformation avec 15% dans les facettes de l’enseignant, 31% dans le texte du modèle, et 6% dans la fiche de synthèse mais c’est celui d’état initial chez l’enseignant avec 12%, dans le texte du modèle avec 8% et dans la fiche de synthèse avec 2%.. Pour les concepts moins utilisés, il en est de même, de nombreuses inversions apparaissent (Tableau.3). L’utilisation d’un modèle apparaît dans ce cas différent suivant les situations.

Tableau 3 : Pourcentage d’apparition des concepts sensibles dans les facettes de connaissances chez l’enseignant M (Ens) dans les commentaires lors de la lecture de la fiche (1
Tableau 3 : Pourcentage d’apparition des concepts sensibles dans les facettes de connaissances chez l’enseignant M (Ens) dans les commentaires lors de la lecture de la fiche (1ère ligne), dans le texte du modèle (2e ligne) et dans la fiche de synthèse (3e ligne).

D’après le tableau 3, nous pouvons remarquer que les concepts quantité de matière, avancement et réactif limitant, concepts sensibles se trouvant dans le curriculum, n’apparaissent nulle part dans cette séquence. Par ailleurs, nous remarquons le concept d’ébullition qui apparaît dans la fiche de synthèse avec une fréquence de 6% et également dans les commentaires de l’enseignant lors de la lecture de la fiche avec une fréquence de 12%. Cette apparition, dans la fiche de synthèse et non pas dans le texte du modèle, vient du moment de préparation de l’enseignant. En fait l’enseignant a remarqué lors de sa préparation de sa fiche et la lecture des comptes rendus que les élèves considèrent que l’ébullition est une transformation. Ce qui n’est pas vrai puisque l’ébullition est un changement d’état physique d’une même espèce chimique et non pas une apparition d’une nouvelle. En revanche dans une transformation, il y a apparition d’une nouvelle espèce chimique. Il réagit à cette confusion en ajoutant la remarque à ce propos dans la fiche de synthèse et il en parle lors de la lecture de la fiche. De même concernant le concept élément chimique, concept introduit dans la séquence précédente EC et évoqué lors de cette séquence. Il s’agit d’une observation intéressante sur l’évolution de la préparation et la continuité du savoir de l’enseignant pendant un enseignement par activités. En plus la séance n’est pas une simple séance après l’activité expérimentale mais un appui de ce qui se passe en activité.