Le débriefing-Corrigé

Le débriefing corrigé a été de loin le plus fréquemment observé. Les débriefings corrigés sont les moments au cours desquels l’enseignant corrige tout ou partie des questions qu’il a posées lors de l’activité. La structure du débriefing suit alors celle de l’activité.

L’approche linguistique et didactique des corrigés d’activités a évoqué l’intérêt de cette pratique enseignante imposée par les programmes, mais a montré ses limites si l’enseignant se restreint à une stricte correction. Une partie seulement du savoir est mise en jeu, et une partie conséquente des échanges ternaires n’apporte que peu d’informations nouvelles sur les concepts sensibles.

Les corrigés d’activités qui interviennent sous la forme d’une discussion de classe sont donc des moments où le professeur revient beaucoup sur ce qu’à fait l’élève, autant au moment des questions que lors des évaluations des réponses des élèves, avec les nombreuses répétitions.

Les étudiants connaissent les réponses des questions (parce qu'elles sont des questions de texte et de contexte). Nous avons remarqué, hypothèse validée par les professeurs lors des réunions du groupe, que dans ses débriefings-corrigés, l’enseignant se sent obligé de répondre aux questions du texte de l’activité. Il semble que cela fait partie d'un contrat, que cette discussion se produise et que l’enseignant doive revenir à ces questions que lui-même a posées à la classe à travers la fiche de TP. Revenir aux questions texte est important pour que les élèves aient des réponses, mais aucune nouvelle réflexion n’est engagée.

La contextualisation et la généralisation qui sont fondamentales et forment l’une des bases de l’enseignement scientifique n’occupent qu’une petite partie des phases d'évaluation de l’enseignant. Les généralisations qui interviennent dans les évaluations pourraient être l’occasion d’une rupture de l’échange ternaire et faire place à une dictée (commentée) de certaines facettes de connaissances. Cela n’est pas pratiquement arrivé. Au contraire, il n’y a pas de prise de note c’est qui a été observée d’après nos bandes vidéos. L’information est donc plus facilement perdue.

Les interventions des élèves étaient sous forme de réponses ou sous forme de questions. Les questions étaient rares par rapport aux réponses. Les réponses les plus fréquentes étaient sous forme de description et d’interprétations d‘observations effectuées pendant l’activité expérimentale. Ceci peut s’interpréter par le fait que le corrigé n’incite les élèves à poser des questions.

Il n’est donc pas surprenant que les professeurs aient parfois le sentiment que la classe ne soit pas particulièrement motivée par cette pratique caractérisée par l’absence de nouveauté sur un sujet déjà travaillé en classe.