Exemple de la théorie du réseau sémantique

C’est à partir de ses travaux de thèse portant sur des programmes informatiques capables de comprendre un texte que l’informaticien Ross Quillian s’intéresse à la structure fonctionnelle de la mémoire sémantique. Il décrit un réseau sémantique comme un format de représentation qui permet de mémoriser (et de manipuler) la signification des mots. Pour lui la signification d’un mot peut être représentée par l’ensemble de ses associations verbales. Avec l’aide du psychologue Allan Collins, il propose dès 1969 un modèle de l’organisation des connaissances sémantiques sous forme de réseau de concepts. Ces concepts sont des noeuds associés à un certain nombre de propriétés et tout concept est défini par ses relations avec les autres concepts. Les relations entre les noeuds sont hiérarchiques et une propriété existant à un niveau donné est implicite aux niveaux inférieurs. Ainsi, chaque propriété ne figure qu’une seule fois dans le réseau, au niveau du concept le plus général caractérisé par la propriété en question. Pour les auteurs, il s’agit de respecter un principe d’économie de stockage cohérent avec le fonctionnement biologique (Collins & Quillian, 1969). Ce réseau sémantique est illustré par la figure 2.

Figure 2. Organisation des connaissances sémantiques sous forme de réseau de concepts, proposée par Collins et Quillian (1969).
Figure 2. Organisation des connaissances sémantiques sous forme de réseau de concepts, proposée par Collins et Quillian (1969).

Plus tard, Collins s’associera à Elizabeth Loftus et modifiera le modèle en détaillant les processus d’activation et de diffusion de l’activation entre les noeuds. Cette fois-ci, la mémoire est un réseau d’unités interconnectées en fonction de la relation sémantique qui les unit. Les auteurs parlent d’une diffusion d’activation entre les concepts, proportionnelle à la force du lien sémantique (Collins & Loftus, 1975).