Finalement

Les travaux de Craik et Lockhart soulignent donc l’importance de la nature des traitements réalisés sur une information par rapport à sa mémorisation. Il est intéressant de noter que par ailleurs à la même époque, des conceptions fonctionnalistes émergent et mettent en avant l’importance de la similarité des traitements réalisés à l’encodage et au moment de la récupération (Kolers, 1973). Pour Kolers, la récupération en mémoire d’une information devrait dépendre de la correspondance entre les traitements cognitifs effectués lors de son encodage et ceux réalisés lors de sa récupération. La diversité des traitements à l’origine de la diversité des connaissances mentales s’oppose donc à une conception multi-systèmes de stockage de concepts de natures équivalentes. Avec ces approches, il semble en effet que chaque nouvelle information issue des expériences d’un individu soit encodée d’une façon spécifique et que sa réactivation résulte d’un processus actif de reconstruction.

Il est important d’ajouter que cette façon d’envisager les connaissances en mémoire sera également au coeur des modèles épisodiques basés sur la notion d’exemplaires. Pour Medin et Schaffer par exemple (1978), la mémoire contient des informations contextualisées et spécifiques, modulées par le degré d’attention accordé à tel ou tel attribut. Il s’agira de l’accumulation d’exemplaires individuels se différentiant par des configurations particulières d’attributs. Cette vision « épisodique » des connaissances en mémoire va peu à peu donner naissance aux modèles dits à traces multiples.