Le modèle MINERVA 2. Modélisation épisodique à trace unique

En 1986, Hintzman formalise mathématiquement l’organisation et les mécanismes de construction et de réactivation des traces en mémoire. Pour lui, chaque traitement de l’information est représenté en mémoire dans une trace indépendante, par une configuration de propriétés primitives. Les propriétés primitives pouvant être des traits émotionnels, sensoriels, relatifs à la spatialité…

Dans sa modélisation, la mémoire est représentée par une matrice à deux dimensions. Chaque ligne correspond à une trace mnésique et chaque colonne à un vecteur représentant une dimension primitive potentiellement constitutive de la trace. Les vecteurs peuvent avoir différentes valeurs en fonction de la présence, de l’absence et de la pertinence de la primitive. Lorsqu’un indice de récupération (la sonde) est présenté à la matrice, il active les traces similaires. Chaque trace i est activée en fonction de sa similarité (nombre de primitives communes) avec la sonde et donne un niveau d’activation A(i). Dans une seconde étape, l’activation initiée par la sonde est distribuée dans chaque primitive des traces activées, multipliant leurs valeurs (voir la figure 4). De cette activation en résulte ce que Hintzman appelle l’écho, qui correspond à la somme des traces pondérées par leurs valeurs d’activation A(i).

Figure 4. Schéma illustrant le modèle MINERVA II d’Hintzman (1986).
Figure 4. Schéma illustrant le modèle MINERVA II d’Hintzman (1986).

Un des intérêt majeur de MINERVA 2 est qu’en plus de rendre compte de l’émergence de connaissances épisodiques, ce modèle est capable d’expliquer la nature sémantique de certaines connaissances. Lorsqu’un épisode active un grand nombre de traces dans la matrice, l’écho qui en résulte sera constitué des primitives communes aux différentes traces et les traits discordants auront tendance à s’annuler (Rousset, 2000).