Dynamique d’émergence des connaissances : processus d’activation et d’intégration

L’émergence d’une connaissance correspond donc à un état du système nerveux résultant d’une interaction entre l’individu et son milieu. Les connaissances n’auraient en quelques sortes de réalité que lorsqu’elles émergeraient en mémoire.

Nous avons montré au cours de ce troisième chapitre que les neurosciences ont beaucoup étudié le processus d’intégration sous-jacent à ce que nous appelons l’émergence des connaissances. Elles ont montré que ce processus intervenait à plusieurs niveaux impliquant des structures spécifiques comme l’hippocampe, le cortex préfrontal ou les zones primaires. Selon la structure, l’intégration entre les composants sensoriels, moteurs et émotionnels peut être intramodale ou intermodale. Au final, la connaissance qui résulte de l’accumulation de ces processus est une connaissance qui émerge de plus en plus cohérente et élaborée.

Pour résumer, la conception théorique que nous soutenons dans le présent travail, suppose des activations précoces des composants élémentaires des connaissances. Ces composants seraient le résultat de l’activation de patterns neuronaux distribués entre autre sur les aires primaires. Progressivement des processus d’intégration auraient lieu entre ces différents composants permettant l’émergence de plus en plus élaborée des connaissances (voir l’illustration figure 13). Cette distinction entre processus d’activation et d’intégration est au coeur des recherches réalisées dans le cadre de cette thèse.

Figure 13. Illustration simplifiée de l’intégration entre des composants intermodaux d’une trace mnésique (Versace et al., 2002).
Figure 13. Illustration simplifiée de l’intégration entre des composants intermodaux d’une trace mnésique (Versace et al., 2002).