Le raisonnement humain

Andler (1992) estime que la logique, comme fondement de l’approche cognitiviste, est très riche, rigoureuse et montre des systèmes de calcul universels, pourtant peu est dit sur la structure des symboles et ses origines. Les symboles sont manipulés comme des « boites noires ».

Dans la tradition cognitiviste la pensée et le comportement de l’être humain sont vus comme suivant les Lois de la Logique. Boole (1854) a définit la Logique comme « An investigation of the laws of human thought on which are founded the mathematical theories of logic and probabilities ». En psychologie cognitive cognitiviste mais surtout en IA, raisonner consiste à appliquer la logique. De même, dans la tradition philosophique, les lois de la logique sont vues comme les lois de la pensée.

Johnson-Laird & Wason (1970) se sont donné le but de voir à quel point les humains sont rationnels. D’après les types d’inférences logiques3 qu’ils ont pris pour des expérimentations dans le but de montrer que souvent l’humain a une rationalité limitée :

‘« Such an analysis brings out clearly the differences in the way in which a machine and a human being attempt to solve the problem. » (p. 144).’

La tâche de Wason donnée aux sujets de sa recherche était de choisir des figures donnant suite à des inférences valides pour la règle : « S’il existe une voyelle d’un coté alors il doit y avoir un numéro pair de l’autre coté. ».

Figure 6. Tâche de Wason : S’il existe une voyelle d’un coté alors il doit y avoir un numéro pair de l’autre coté. p : voyelle, q : numéro, règle logique : si p alors q. (Johnson-Laird & Wason, 1970, p. 144)
Figure 6. Tâche de Wason : S’il existe une voyelle d’un coté alors il doit y avoir un numéro pair de l’autre coté. p : voyelle, q : numéro, règle logique : si p alors q. (Johnson-Laird & Wason, 1970, p. 144)

Les réponses correctes, figures K et 7, ont été repérées seulement par 5 parmi les 128 sujets, 59 sujets ont choisi les figures E et 4, et 42 sujets ont choisi seulement la figure E (Johnson-Laird & Wason, 1970). Selon Sternberg (1996) ces résultats ont été obtenus sur plusieurs autres recherches. Les gens font souvent des inférences invalides sans se rendre conte qu’elles ne sont pas bonnes, mais cela peut varier significativement selon le problème proposé (Eysenck & Keane, 2000).

Notes
3.

Pour la bonne compréhension du test de Wason voir les tables de vérités des fonctions logiques ainsi que les modes d’inférences valides et invalides dans l’Annexe I.