Les représentations mentales et l’enaction

Linard (1996) fait, dans une approche très ouverte en psychologie, une comparaison entre la représentation artificielle et la représentation naturelle. Toujours en mettant en rapport l’approche symbolique (traitement de l’information) et le connexionnisme, elle arrive entre autres à conclure sur l’insuffisance de ces approches en ce qui concerne la représentation naturelle. Elle propose une dynamique structurelle aux représentations mentales. Cette dynamique rend possible l’auto-organisation et l’adaptation des représentations, même face aux changements environnementaux.

‘« … elles y gagnent la dynamique structurelle qui les rend auto-organisatrices et adaptables aux variations de l’environnement » (Linard, 1996, p. 75)’

Les représentations mentales s’adaptent pour mieux guider les comportements de l’organisme complexe sur son environnement physique et social. Comme la cognition, les représentations mentales sont des systèmes auto-poïétiques et ainsi le plus important pour ces représentations est de rester en vie. Les représentations mentales ne sont pas des « petits objets » qui font référence à des systèmes externes à l’organisme.

Nous envisageons de montrer les représentations mentales comme un système interne ouvert et auto-organisateur (couplage entre structure et processus) à l’orientation du développement cognitif. La représentation interne joue nécessairement un rôle dans le développement. Les représentations mentales externes, dont le fonctionnement est « celui d’une entité cognitive hypothétique, ‘tenant-lieu’ d’une entité absente et rendant symboliquement présent ce qui est absent » (Linard, 1996, p. 74) est secondaire pour un système cognitif mental. Les représentations externes sont possibles est sont la base du langage car elles font partie du triangle sémiotique (Interprète, Objet, Symbole).