3. LES TEMPS MODERNES

On peut associer la modernité à la poursuite de l’idéal développé par les philosophes des Lumières (Rousseau, Kant, etc), c'est-à-dire à la lutte contre l’arbitraire de l’autorité, contre les préjugés et contre les contingences de la tradition. Pour certains, la modernité est donc considérée comme crise. Il s’agit de l’ensemble des conditions historiques matérielles qui permettent de penser la libération vis-à-vis des traditions, des doctrines ou des idéologies données et non problématisées par une culture traditionnelle.

Dans ces temps modernes, l’irruption de l’esprit critique semblait fragiliser le christianisme. Jean-Robert Armogathe note que, qu’elle soit acceptée ou refusée, la foi chrétienne continue cependant de faire toute l’activité et la vie quotidienne reste imprégnée de comportements religieux et de références bibliques 232 .

Les controverses religieuses, en un premier temps, mettent l’Écriture sainte au centre du débat, ce qui entraîne un effort critique sur les textes bibliques. Il va falloir désormais être attentif à la permanence ou au surgissement du christianisme dans d’autres domaines que les formes traditionnelles. Tandis que s’affirme en effet, sous le signe des « Lumières », un optimiste rationaliste, les temps modernes restent un âge inquiet. Le temps des crises et du soupçon conduit à celui de l’enthousiasme, dans la mouvance de l’Esprit 233 .

Notes
232.

Jean-Robert ARMOGATHE, « Introduction – Les Temps modernes », Histoire chrétienne de la littérature. L’Esprit des lettres de l’Antiquité à nos jours, (dir. Jean DUCHESNE)… p.437-438.

233.

Voir ibid., p.439.