Tandis que l’exégèse historico-prophétique règne en souveraine absolue, certains commentateurs catholiques et protestants poursuivent un spiritualisme fort classique. L’interprétation spiritualiste n’offre pas à l’exégèse les identifications historiques : par exemple, la marque de la Réforme se reconnaît au refus d’identifier la femme de Ap. 12 à la Vierge, même si l’on admet qu’il soit question de la naissance du Seigneur 251 .
En 1730 paraît en Angleterre une œuvre anonyme dont l’auteur signe D. D 252 . Dans ce commentaire, Ap. 12 est compris comme une prophétie ecclésiastique. L’Église y est représentée comme brillante de la foi en Jésus-Christ, elle méprise les choses de ce monde et porte les couronnes de la doctrine des apôtres et de leurs successeurs.
Jeanne-Marie Bouvier de la Mothe-Guyon (Madame Guyon, 1648-1717) est une mystique française. Son interprétation est morale et mystique plus qu’ecclésiologique : la femme est la vérité qui doit descendre du ciel sur terre ; elle est aussi l’Église qui veut enfanter la vérité 253 . L’enfant aussitôt né est donc la vérité et la justice, mais aussi l’esprit intérieur de sorte qu’il est un deuxième avènement de Jésus-Christ. Le combat au ciel (Ap. 12, 7-9) est donc le combat de l’amour pur et de l’amour propre.
On situe Paul Claudel (1868-1955) sur la frontière entre les exégèses spiritualiste et historico-prophétique 254 . Parce qu’il dégage d’abord le principe spirituel à partir du texte apocalyptique, et il en propose des vérifications historiques.
Ibid., p.76.
Ibid., p.95.
Ibid., p.96.
Ibid., p.97.