Mais, n’est-il pas possible qu’une telle problématique réduise la diversité constitutive du recueil de l’Ancien et le Nouveau Testaments et les divergences présentes au sein du texte biblique? 327 C’est là que la problématique de la clôture canonique rencontre la perspective sémiotique.
La diversité et la divergence des livres bibliques contribuent en effet à former la figure globale d’un sens dont la clôture canonique peut être conçue comme un acte qui structure la configuration finale. Dès lors, la Bible devient « un grand intertexte vivant, qui est le lieu, l’espace, d’un travail du texte sur lui-même 328 ». C’est la plurivocité de la révélation au sein de la Bible. La clôture peut être conçue comme un acte à l’intérieur duquel chaque forme peut déployer son sens de sorte que la clôture canonique signifie l’immanence du livre.
Ainsi donc, la problématique de la clôture canonique rencontre la perspective sémiotique dans laquelle l’immanence n’est pas seulement la clôture qui délimite l’objet à lire et l’extrait du contexte socio-historique de sa production, mais la clôture qui constitue le texte en une unité globale de signification. L’immanence marque « un retour aux textes » eux-mêmes non seulement tels qu’une tradition nous les donne à lire, mais encore dans l’état final où nous les rencontrons. L’immanence correspond à la signification du texte, non pas au message à accueillir immédiatement. Le texte est la manifestation d’une signification immanente, c’est le champ d’application d’un acte de lecture. Nous y reviendrons plus tard.
Ibid., p.48-49.
Nous reprenons François-Xavier AMHERDT, « Paul Ricœur et la Bible », Paul Ricœur. L’herméneutique biblique, Paris, Cerf, 2005, p.46.