2.3.2. Approches contextuelles

L’interprétation d’un texte a tendance d’être orientée vers l’intérêt et vers les préoccupations de celui qui l’interprète. Il est donc possible que les textes bibliques soient accordés aux points de vue nouveaux des courants de pensée contemporaine. Parmi plusieurs, les mouvements de libération et le féminisme retiennent notre attention. Il est frappant que ces approches d’interprétation présentent spécialement la situation du tiers-monde.

Partant de points de vue socio-culturels et politique propres, l’approche libérationiste pratique une lecture biblique orientée en fonction des besoins du peuple. Elle ne se contente pas de lire ce que dit le texte dans son contexte d’origine, mais elle cherche une lecture à partir de la situation vécue par le peuple. Si on peut devenir capable d’affronter des circonstances difficiles à partir d’un fondement se référant à un texte biblique, ce texte biblique se transforme en facteur de dynamisme de libération intégrale.

La théologie de la libération apporte des éléments importants : la présence du Sauveur, la solidarité communautaire, la réalisation de la justice, la relecture de la Bible au milieu des circonstances. Mais une lecture liée à la participation sociale ou politique montre déjà le risque. Parce qu’il est certain que l’interprétation ne peut pas être neutre, sans pour autant être unilatérale.

Quant à l’approche féministe, elle est née vers la fin du XIXe aux États-Unis, dans le contexte socio-culturel de la lutte pour les droits de la femme. Ce courant s’est développé avec une vigueur nouvelle depuis 1970. Il y a trois formes principales de l’approche féministe : 1) la forme radicale qui sous-estime la Bible en disant qu’elle a été produite par des hommes ; 2) la forme néo-orthodoxe qui accepte la Bible comme prophétique et susceptible de servir les faibles et donc aussi les femmes à condition qu’elle prenne parti pour eux ; 3) la forme critique qui cherche à redécouvrir la position et le rôle de la femme dans le mouvement de Jésus et dans les Églises pauliniennes.

L’approche féministe s’appuie sur la méthode historico-critique. Mais elle ajoute deux critères de recherche : 1) le critère féministe emprunté au mouvement de libération de la femme ; 2) le critère sociologique qui se base sur l’étude des sociétés du temps biblique.

Avec l’approche féministe, la dignité de la femme et son rôle dans la société sont redécouverts et fortement mis en valeur. Mais il est regrettable que leur interprétation soit souvent construite de façon tendancieuse et donc contestable, lorsqu’elle se fonde sur un parti pris.