3. DU TEXTE BIBLIQUE À L’ACTE DE LECTURE

Composée d’une diversité des livres, d’époques, de genres et de langues, la Bible est une dans sa globalité. Comme le dit Augustin, le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien Testament, l’Ancien Testament est manifesté dans le Nouveau 353 . Et, pour Irénée, les Écritures parlent du Christ qui est « trésor caché dans les Ecritures, car il était signifié par des figures et des paraboles 354  ».

L’accomplissement est un principe sémiotique d’énonciation ainsi qu’un thème biblique et théologique 355 . Dans le parcours du texte biblique, la lecture donne corps à la parole : l’acte de lecture est une attente de l’incarnation du Verbe. La figure est un élément discursif convoqué ou reconnaissable dans un texte à partir d’une configuration virtuelle. Dans la lecture, la figure fonctionne donc comme une « adresse en mémoire » par laquelle elle permet au lecteur de devenir sujet.

Dans les pages qui suivent, nous essaierons d’établir la problématique de lecture sémiotique. Nous réfléchirons également sur la sémiotique et son impact sur le projet théologique.

Notes
353.

Dei Verbum IV, 16 ; S. AUGUSTIN, Questions sur l’Heptateuque, 2, 73 ; P.L., 34, 623.

354.

IRÉNÉE de Lyon, Contre les hérésies… p.491 ( IV, 26, 1).

355.

Voir Louis PANIER, « Du texte biblique à l’énonciation littéraire et à son sujet », La Bible en littérature, Actes du colloque international de Metz (septembre 1994) publiés sous la direction de Pierre-Marie BEAUDE, Paris, Cerf et Université de Metz, 1997, p.322.