2.2.1. Le signe dans le ciel

Dans son premier statut, la Femme de Ap. 12 est un signe apparu dans la vision. Elle n’est marquée que par sa fonction d’enfantement : elle est capable d’engendrer pour la vie 432  ; elle marque le don de la vie, elle renvoie à l’origine de la vie.

En revanche, le Dragon qui est un autre signe dans la vision apparaît comme destinateur de la mort. Mais ce n’est pas entre la Femme et le Dragon qu’il y a une opposition directement exploitable, car l’objectif du Dragon est de menacer la vie (celle de l’enfant enlevé et de la génération de la Femme) dont Dieu qui est l’unique destinateur : « Je suis l’Alpha et l’Oméga » (1, 8 ; 21, 6).

Après l’enfantement, il y a les déplacements : l’enfant est enlevé auprès de Dieu et de son trône, la Femme aussi se déplace. Même si elle ne sera plus dans le ciel, elle n’est jamais loin de Dieu. Par contre, le Dragon, lui ne sera pas seulement écarté du ciel après la guerre avec Mikaël, mais encore, loin de Dieu, car il sera jeté sur la terre.

Notes
432.

En raison de l’absence du rôle explicite de son mari, cette femme renvoie à la figure de la « jeune femme » (Is. 7, 14), tout comme l’appel « jusqu’à ce qu’enfante la parturiente » (Mi. 5, 2). Il s’agit de l’intervention de Dieu comme dans le registre des figures d’Israël où les naissances surviennent dans la lignée des patriarches par Sara, Rébecca, Rachel, toutes les trois stériles. Voir Paul BEAUCHAMP, L’Un et l’ Autre Testament, II, … p.94-97.