2.3.4. De la Femme à Babylone

À la fin de Ap. 17, la parole introduit une désignation autre de la Femme qui renvoie à son nom écrit sur son front dans la vision :

‘17, 18 : Et la Femme que tu as vue est la grande cité qui domine les rois de la terre ».’

Ainsi introduisant une désignation nouvelle, le texte ouvre un plan sémantique nouveau sur lequel le récit de la Femme se déploie différemment. Il s’agit de la corrélation du parcours de la Femme et de celui de la cité. L’ange énonciateur, puisque cette parole est énoncée par l’ange, articule effectivement ces deux parcours figuratifs dont les relations restent à interpréter sans correspondance terme à terme, deux isotopies qui s’interprètent corrélativement.

Une fois interprétée ou nommée comme une grande cité, la Femme disparaît dans la chaîne discursive. Elle n’est plus dans son état initial d’une Femme, mais dans l’état d’une grande cité. On passe alors de la Femme à Babylone qui se déploie tout au long de Ap. 18 et qui sera liée finalement à Jérusalem nouvelle 443 . Il s’agira enfin de la création nouvelle à partir de la disparition du monde ancien.

Après la déformation de la Femme en Ap. 17, un autre ange apparaît dans la vision en Ap. 18.

Notes
443.

Babylone est le nom de la cité de l’Ancien Testament qui détruisit Jérusalem et où les habitants de Jérusalem vécurent en exil. De ce fait de l’histoire biblique, les commentateurs classiques identifient Babylone à Rome, la cité construite sur sept collines (cf. Ap 17, 9), ayant son influence corruptrice sur toutes les cités de son empire. Voir Richard BAUCKHAM, La théologie de l’Apocalypse … p.145 ; Pierre PRIGENT, L’Apocalypse de Saint Jean… p.340.