2.4.2. La nouvelle Jérusalem

Le texte parle encore une fois de l’Épouse de l’Agneau (21, 9), ce n’est cependant pas elle qui apparaît dans la vision, mais la cité sainte, Jérusalem (21, 10). Il y a donc l’articulation des deux systèmes : l’Épouse de l’Agneau dans le discours, la cité sainte Jérusalem dans la vision. On passe d’un système à un autre système, de la parole à la vision, de l’intelligible au sensible.

L’Épouse de l’Agneau et la cité sainte Jérusalem sont à la fois semblables et forts différentes. Il nous faut donc voir comment et pourquoi le texte est composé de ces deux systèmes. Le thème commun pour les deux figures est sans doute le mariage. Mais cela se passe différemment pour les deux : la première s’est préparée dans le ciel, la deuxième est descendue du ciel ; la première est en attente, la deuxième est apparue comme étant déjà engagée dans le mariage. L’organisation figurative du mariage est très complexe, si bien qu’il ne représente pas le mariage en général. Il ne s’agit pas simplement de l’union du ciel et de la terre, mais de la recréation dans laquelle le ciel et la terre ne sont plus opposés l’un à l’autre.

Comme dans le cas de l’Épouse de l’Agneau, la cité sainte Jérusalem apparaît aussi deux fois (21, 1 et 21, 10). La première fois, elle est aperçue comme Épouse de l’Agneau par le visionnaire : vision + explication (21, 1-8). La deuxième fois, elle est annoncée comme l’Épouse de l’Agneau et montrée par l’ange au visionnaire : annonce verbale + vision (21, 9 – 22, 5).

Voici la cité sainte Jérusalem qui apparaît pour la première fois :