Université Lumière Lyon 2
École Doctorale de Sciences Économiques et Gestion
Thèse de Doctorat en Sciences Économiques
Économie et biologie aux États-Unis (1950-1982)
L’ambivalence d’un lien
Le 15 février 2008
Directeur de thèse : Jean‑Pierre Potier - Professeur à l’Université Lumière Lyon 2
JURY
Richard Arena - Professeur à l’Université de Nice
Roger E. Backhouse - Professeur à l’Université de Birmingham
Philippe Fontaine - Professeur à l’École Normale Supérieure de Cachan
Alain Marciano - Maître de Conférences à l’Université de Reims Champagne Ardenne
Jean‑Pierre Potier - Professeur à l’Université Lumière Lyon 2

À Caroline.

Remerciements

Je voudrais avant tout remercier Philippe Fontaine et Jean-Pierre Potier qui ont accepté de diriger ce travail. Leur exigence de rigueur et leur approche complémentaire de la discipline ont façonné mon appréciation de l’histoire de la pensée économique. Leur confiance et leurs encouragements m’ont accompagné tout au long de cette thèse. Je leur en suis profondément reconnaissant.

Je remercie Richard Arena d’avoir accepté de présider le jury, et Roger Backhouse et Alain Marciano d’avoir par leurs commentaires et suggestions contribué à améliorer le texte de cette thèse.

Je remercie les membres du pôle « Histoire de la pensée économique » du laboratoire Triangle pour tout le soutien qu’ils m’ont apporté. Les membres du groupe EconomiX-Cachan, et le réseau international qu’il rassemble ont eux aussi été une source riche d’enseignements. Pour m’avoir fait profiter de leur temps et de leurs conseils, je tiens en particulier à remercier Loïc Charles, Albert Jolink, Philippe Le Gall, Tiago Mata, Steve Medema, Philip Mirowski, Laurence Moss, Margaret Schabas, Roy Weintraub et Carlo Zappia.

Cette thèse a bénéficié de la bonne volonté d’acteurs et témoins de la relation entre économie et biologie qui ont accepté de répondre avec patience à mes questions, par correspondance ou lors d’entretiens. Je remercie vivement Stuart Altmann, Diran Bodenhorn, Eric Charnov, Robert Cherry, Martin Cody, Harold Demsetz, John Emlen, Jean-Paul Fitoussi, Michael Ghiselin, Arthur Goldberger, Jack Hirshleifer, Andrew Marshall, Richard Nelson, Geoffrey Parker, René Passet, Eric Pianka, Paul Rubin, Paul Samuelson, Howard Stein et Sidney Winter.

J’ai aussi apprécié l’aide de chercheurs et éditeurs pour retrouver certaines sources difficilement accessibles ou confirmer certains points. J’adresse mes remerciements à David Crocker pour son mémoire d’éthologie, John Grafton de Dover Publication sur la réédition des Elements of Physical Biology d’Alfred Lotka, Sharon Kingsland sur les archives de Lotka, Perran Penrose pour ses souvenirs familiaux, et Ullica Segersträle pour son expérience sur la sociobiologie.

Depuis le début de ce travail, j’ai eu l’honneur d’être soutenu financièrement par plusieurs institutions. Outre les laboratoires Triangle et EconomiX, je remercie le Ministère de l’Éducation nationale et l’Université Lumière Lyon 2 pour une allocation de recherche et d’enseignement de trois ans et l’Université Paris X Nanterre pour un poste d’enseignement et recherche d’un an. L’ENS de Cachan m’a fourni un bureau et une atmosphère de travail idéale pendant deux ans. L’année passée au Centre for Philosophy of Natural and Social Science de la London School of Economics, et l’accès à sa bibliothèque, a été extrêmement profitable. Je remercie chaleureusement Saqib Jafarey et Andy Denis de m’accueillir actuellement au département d’économie de City University London. Je suis également honoré de reconnaître l’aide financière de la Bentley Historical Library de l’Université du Michigan, de la Friends of Princeton University Library et du département d’économie de Duke University pour des recherches sur archives accomplies à l’été 2006.

Anne Deshors a été d’une aide précieuse pour la mise en forme finale de la thèse, je lui en suis très reconnaissant.

J’adresse mes remerciements les plus chaleureux à mes amis doctorants (ou anciens doctorants) qui ont rendu ces dernières années de travail si plaisantes et stimulantes : Yann, Teresa, Béatrice, Jean-Baptiste, Laurent, Stéphan et Éric du groupe EconomiX-Cachan, Olivier et Muriel de Triangle et Conrad, Alice, Arhat, Mauro, Maria Elena et Foad du CPNSS.

Enfin, je suis heureux de remercier spécialement ma famille et mes proches pour leur soutien tout au long de ce travail. Bien sûr, Caroline a une pensée particulière, pour avoir partagé tous les moments de ces années de thèse.

Résumé

É conomie et biologie aux É tats-Unis (1950-1982) L’ambivalence d’un lien

Nous identifions une double nature du lien entre économie et biologie, qui conduit à une appréciation double de la relation interdisciplinaire. Certains économistes concevaient leurs recherches comme le développement d’une méthode (une « métaphore constitutive ») plutôt que d’un sujet défini. Les frontières disciplinaires leur apparaissaient alors comme relativement arbitraires, et les analogies entre modèles économiques et biologiques étaient le signe que la métaphore était robuste. En second lieu, des économistes s’intéressaient à la biologie simplement comme réservoir de concepts utiles pour faire avancer la compréhension de thèmes économiques sur lesquels ils travaillaient. Le lien interdisciplinaire n’avait alors de valeur qu’à cet égard ; les contacts avec les biologistes n’étaient pas activement poursuivis. C’est ce lien plus faible de l’économie à la biologie qui semble mener aux développements les plus fructueux, en raison de son ancrage dans des problématiques intradisciplinaires à la pertinence empirique plus évidente.

Mots-clés : analogie - biologie - États‑Unis - évolutionnisme - interdisciplinarité - métaphore

Economics and biology in the United States (1950-1982) The ambivalence of a relationship

We highlight the double nature of the relationships between economics and biology, which leads to a double appreciation of these interdisciplinary exchanges. On the one hand, some economists perceived their work as consisting primarily in the development of a research method (a « constitutive metaphor ») rather than of a definite subject matter. Disciplinary frontiers appeared then to be relatively arbitrary and analogies between economic and biological models meant that the metaphor had a wide reach. On the other hand, a number of economists were interested in biology because it supplied concepts that were useful to advance the understanding of pre-identified economic problems. Interdisciplinary relations were valued according to this criterion and contacts with biologists were not further pursued. This weaker link between economics and biology led to more fruitful results, because of its intradisciplinary foundations in problems with a more obvious empirical dimension.

Key words: analogy - biology -evolutionism - interdisciplinarity - metaphor - United States