B.4.b) Les running costs.

Les charges variables (running costs) dépendent directement du voyage réalisé. Elles sont une fonction croissante des tonnages et de la distance. Elles comprennent :

La consommation des fluvio-maritimes, quel que soit leur environnement (maritime ou fluvial), est d’environ : 3,5 tonnes de MDO27 par jour pour les FM1 et FM2 et 4 tonnes pour le FM3.

Les embarcations maritimes consomment respectivement ; 5 tonnes par jour de MDO pour le GC1 ; 6 tonnes par jour pour le GC2.

La consommation de soutes au port est estimée à 0,5 tonne par jour quel que soit le type d’unité, sauf pour les unités fluviales (voir ci-dessous).

Sur le segment maritime, nous retenons une vitesse commerciale d’exploitation des unités maritimes et fluvio-maritimes de 12 nœuds. Le prix des MDO est exprimé en euros/tonne. Il est mis à jour régulièrement à partir des données collectées sur le site Internet http://www.mglobal.com/.

Pour le maillon fluvial, nous retenons une consommation moyenne de 160g de carburant par cheval et par heure de navigation28. Nous fixons la consommation des soutes durant les escales portuaires à 10% de la consommation moyenne en période de navigation, soit 16g/cv/h.

Nous raisonnons avec des vitesses moyennes de circulation sur le fleuve surévaluées car aux périodes de navigation succèdent des phases où les unités fonctionnent au ralenti, notamment lors du franchissement des écluses. Par conséquent, afin de ne pas biaiser notre raisonnement nous supposerons que la vitesse moyenne des embarcations est de 12 km/h à la remontée et de 15 km/h à la descente. En augmentant la vitesse de circulation nous réduisons le temps de parcours et ainsi la consommation de carburant, ceci nous permet de rester proche de la réalité.

Le prix du carburant est un prix TTC, il est issu du site Internet29 du Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie qui effectue une mise à jour hebdomadaire du prix moyen des carburants en France.

Sur Rhône-Saône, les fluvio-maritimes sont assujettis à la taxe maritime. Cette taxe est « perçue par le Port Autonome de Marseille sur tout navire de commerce traversant dans un sens ou dans l’autre, les installations du Port Autonome de Marseille, pour accéder au réseau de navigation intérieure… » 31 .

Les caboteurs quant à eux doivent acquitter une redevance sur le navire. « Il est perçu sur tout navire de commerce embarquant, débarquant ou transbordant des passagers ou des marchandises -…- une redevance déterminée en fonction du volume du navire… » 32 .

Règlement Général de Police 33 – article 1-02-1.

« Tout bâtiment ainsi que tout matériel flottant doit être placée sous l’autorité d’une personne ayant l’aptitude nécessaire à cet effet. Cette personne est appelée ci-après  « conducteur ».

Le conducteur est réputé avoir l’aptitude requise lorsqu’il est titulaire de certificats de capacité ou de permis de conduire prescrits pour la section qu’il parcourt et pour la catégorie de bâtiment qu’il conduit. »

L’équipage d’un fluvio-maritime n’ayant pas la compétence pour assumer la navigation fluviale, les agents maritimes recourent à ce qu’il convient d’appeler des « pilotes fluviaux ». Ces « pilotes fluviaux » (souvent d’anciens mariniers) monnaient leur savoir-faire aux agences fluvio-maritimes. Ces pilotes sont des travailleurs indépendants et se chargent de la conduite des fluvio-maritimes sur le fleuve. Il convient de ne pas confondre « pilotes fluviaux » et pilotes maritimes. Il n’existe aucune obligation de pilotage sur le segment fluvial contrairement au maritime. Dans le cadre de la navigation intérieure et plus particulièrement sur le bassin Rhône-Saône, seule est exigée la présence à bord d’une personne en possession d’un certificat de capacité.

La taxe CNBA (Chambre Nationale de la Batellerie Artisanale) s’applique uniquement aux unités fluviales exploitées par des artisans bateliers. Cette taxe est acquittée par les entreprises inscrites au registre des entreprises de la batellerie artisanale. La CNBA est un établissement public administratif chargé de la représentation et de la défense de la batellerie artisanale.

La facturation des coûts de repositionnement peut faire l’objet d’une négociation lors de la rédaction des termes du contrat de transport. Ils peuvent s’apparenter à un geste commercial lorsqu’ils ne sont pas comptabilisés, au même titre que les surestaries34.

Le coût de repositionnement permet également d’intégrer dans nos calculs un aléa : conditions climatiques défavorables, navire bloqué sur le fleuve (crue, panne d’écluse…) ou en mer.

Calculer la valeur annuelle des charges variables est un exercice complexe. Nous ne sommes pas en mesure de connaître le circuit exact réalisé et le tonnage acheminé au cours d’une année d’exploitation. C’est pourquoi, plutôt que de raisonner sur des valeurs moyennes trop approximatives, nous définirons le montant de ces charges variables pour un voyage donné (nous maîtrisons tous les paramètres) ou une série de voyages.

Notes
27.

Maritime Diesel Oil

28.

Information recueillie auprès d’un transporteur fluvial.

29.

http://www.industrie.gouv.fr/energie/petrole/se_cons_fr.htm

30.

Les frais de pilotage sont ceux pratiqués par la station de pilotage du Port Autonome de Marseille.

31.

Tarifs des droits de port et de la taxe maritime 2007 ; Port Autonome de Marseille.

32.

Tarifs des droits de port et de la taxe maritime 2007 ; Port Autonome de Marseille.

33.

Direction des transports Terrestres, Bulletin Officiel, Navigation Intérieure Règlement Général de Police, fascicule spécial n°2003-9, octobre 2003.

34.

Somme que l’affréteur doit payer à l’armateur en compensation du dépassement d’un temps convenu pour les opérations de chargement et de déchargement des marchandises.