3. Conclusion

Les données actuelles semblent mettre en évidence un phénomène bien établi : les unités infralexicales dominantes sont dépendantes des spécificités propres à chaque langue. Il existerait donc plusieurs niveaux distinctifs entre les langues (e.g., complexité des structures infralexicales, accentuation, règles phonotactiques…). Des données linguistiques provenant de plusieurs langues nous ont permis de distinguer un recours aux unités infralexicales contrasté. Mais il apparaît clairement que la syllabe occupe une place prépondérante en français. Et cela semble être le cas plus largement pour les langues romanes (e.g., espagnol, italien…). Toutefois, il ne faut pas se limiter à ces constats. L’utilisation d’un type d’unité particulier semblerait être aussi en étroite relation avec les caractéristiques des systèmes phonologiques des langues alphabétiques. Il s’avère donc important d’approfondir et d’enrichir l’étude de la syllabe en français. C’est pourquoi il est indispensable de dépasser le cadre de la linguistique pour étudier le statut de la syllabe en nous penchant sur les données comportementales issues de recherches menées chez l’adulte dans différentes langues, dans différentes modalités de traitement.

L’un de nos objectifs est de déterminer si le contact syllabique optimal, les indices acoustico-phonétiques tels que la sonorité aux frontières syllabiques, la complexité syllabique et si le respect des règles phonotactiques sont des éléments impliqués dans le recours à la syllabe à l’écrit en français chez l’adulte et l’enfant normo-lecteurs et chez les enfants dyslexiques développementaux à l’aide de trois expériences (i.e., paradigme des conjonctions illusoires, tâche de reconnaissance bimodale audio-visuelle de pseudomots et tâche de détection visuelle de cible à l’initiale de mots).