3.2. Modèle de Lecture à Voix Haute incluant la Phonologie

Adaptée des travaux de travaux de Grainger et Jacobs (1996), l’architecture du Modèle de Lecture Multiple à Haute Voix incluant la Phonologie (i.e., Multiple Read-Out Model including Phonology, MROMp, Jacobs, Rey, Ziegler & Grainger, 1998) constitue une prolongation du modèle IAM en ajoutant aux représentations orthographiques des représentations phonologiques interconnectées (Figure 7), reposant sur des règles CGP pour traiter des mots bisyllabiques anglais de cinq lettres au maximum. L’intérêt de ce modèle est double : il s’agit de l’un des premiers modèles à avoir codé les unités orthographiques en fonction d’unités infralexicales telles que l’attaque, le pic vocalique et la coda. Le réseau propose aussi de coder les unités en fonction de leur position relative dans un mot (i.e., début vs. fin). Enfin, il est à la base du modèle cognitiviste développé par Colé et al. (1999 ; cf. Chapitre 4, Partie 3.4.), spécifiquement dédié à l’apprentissage de la lecture. L’une des principales caractéristiques du modèle de Jacobs et al. (1998) est de considérer que les informations orthographiques et phonologiques entretiennent des liens bidirectionnels, c’est-à-dire qu’elles s’auto-influencent. En effet, le MROMp permet d’expliquer de nombreux résultats expérimentaux où des effets orthographiques sont obtenus lors de traitements auditifs et inversement (e.g., effets de consistance graphophonologiques et phonographémiques, Stone et al., 1997) grâce à des interconnexions entre les deux niveaux.

Figure 7. Architecture du modèle de lecture MROMp, adapté de Jacobs et al. (1998).