Chapitre 5. Étapes de l’apprentissage de la lecture : unités & rôles des facteurs linguistiques

1. Introduction

Les éléments présentés précédemment suggèrent que le français semble disposer d’un grand nombre de facteurs linguistiques pouvant justifier de l’utilisation des syllabes. Le traitement des unités syllabiques a été mis en évidence expérimentalement chez l’adulte dans différentes modalités, différents types de tâches, essentiellement dans les langues romanes dont fait partie le français. Cependant, d’autres éléments, variables d’une langue à l’autre, vont conditionner la nature et la taille des unités infralexicalesutilisées pendant l’apprentissage de la lecture (e.g., Morais, 1995 ; Ziegler & Goswami, 2006).

Par exemple pour Clements et Keyser (1983), la syllabe est une unité qui faciliterait l’apprentissage de mots nouveaux dans la mesure où elle serait à la base de la représentation lexicale. En effet, les segments phonémiques regroupés en syllabes répondent à des groupements réguliers et récurrents propres à une langue donnée. L’objectif va donc être d’étudier les mécanismes de base impliqués dans l’apprentissage de la lecture et de comprendre pourquoi les enfants français seraient sensibles aux syllabes tandis que dans d’autres langues, la syllabe ne représente pas une unité prégnante.