2.2. Médiation phonologique et principe alphabétique

La médiation phonologique va permettre de lire les mots en utilisant les règles de correspondances entre les graphèmes et les phonèmes. De nos jours, les recherches s’accordent unanimement sur l’importance fondamentale de la médiation phonologique comme mécanisme d’apprentissage de la lecture (e.g., Bosman & De Groot, 1995 ; 1996 ; Leybaert & Content, 1995 ; Sprenger-Charolles & Casalis, 1995 ; 1996) et d’élaboration du lexique orthographique (e.g., Perfetti, 2003 ; Share, 1995 ; 1999).

Pour lire, l’enfant doit notamment comprendre le principe alphabétique13 afin d’exploiter efficacement une procédure de décodage phonologique, primordiale pour l’apprentissage de la lecture dans les langues alphabétiques (Ziegler & Goswami, 2005). La médiation phonologique, systématiquement utilisée, agirait alors comme un puissant mécanisme d’auto-apprentissage qui permettrait d’élaborer les codes orthographiques. En effet, le recours à une telle procédure phonologique et la confrontation avec des mots répertoriés dans le lexique oral permettraient aux enfants de faire des inférences sur les relations entre graphèmes et phonèmes. La stabilité de ces relations dépendrait alors de la fréquence de ces liens et de la fréquence des mots. Grâce à ces associations, le lexique orthographique pourrait se construire et permettre le recours à une procédure de traitement orthographique.

Notes
13.

Il s’agit pour l’enfant de comprendre que les sons d’une langue sont représentés par des symboles à l’écrit, ce qui intervient précocement (vers 3-4 ans) avec la connaissance des lettres, facteur qui prédit les compétences ultérieures en lecture (pour des synthèses, voir Treiman, 2006 ; Treiman & Kessler, 2007).